La Coupe du Monde Vient à Rossland – VIDÉO
Tiré de la collection du Rossland Museum & Discovery Centre. Les entrevues ont été conduits entre 2021-2022.
Transcription
Robin Valentine : On a participé aux Championnats du Canada pendant des années. Slalom, slalom géant, super G, descente. La descente était toujours l’épreuve la plus importante parce qu’il fallait tellement de temps pour mettre la piste en place.
Libby Martin : En effet, ma première course a été le Championnat Canadien en 1967 ici à Red, sur la piste du versant qu’on appelle la « face ». [Photo en noir et blanc de la piste du versant la « face » de Red Mountain]. Et il n’y avait rien pour damer, alors on a dû aplanir nous-mêmes toutes les bosses, on a tout nivelé. Et j’ai aussi travaillé pendant cette course, en faisant le chronométrage manuel. Pour le Championnat Canadien – au chronométrage manuel. Et on était dans une fosse en bas de la piste. Je me revois debout là avec mon chronomètre à faire les *gestes de haut en bas* (rire). On refaisait tous les mêmes gestes ensemble pour être certains d’être synchronisés. C’était bien marrant. C’était bien avant ton époque.
Fiona Martin : C’est clair.
Libby Martin & Fiona Martin : (Rires)
Patricia Stevens : Et après on a eu la Coupe du Maurier, ça c’était le gros évènement.
Nancy Greene Raine : La Coupe du Monde ici en 1968 a été… a été incroyable.
Robin Valentine : Et c’était un projet de grande envergure. On a ouvert un bureau à Rossland et on a embauché du personnel administratif et du monde pour installer les parcours des épreuves et vous savez, c’était un projet énorme. Il a fallu que tout le monde ici participe pour l’organiser.
Libby Martin : Et il a fallu une foule de volontaires. Je veux dire, c’était la première Coupe du Monde qui était organisée au Canada.
Nancy Greene Raine : Tout le monde participait et par exemple, nous, les enfants, on portait les sacs des gens qu’on emmenait chez les particuliers qui les logeaient. Ou bien, comme on était encore petits, on montait et on descendait du matériel pour l’équipement, les barrières, tout ce genre de choses.
[Extrait vidéo en couleur de la Coupe du Monde du Maurier de 1968 à Rossland montrant des personnes en train d’installer un parcours de course]
Patricia Stevens : Ma belle-mère faisait des sandwichs, moi j’aidais avec le chronométrage. C’était du manuel mais, il y avait aussi du chronométrage électronique, mais il leur fallait une solution de secours. Alors, ils avaient tout installé pour tout envoyer dans la vallée à Teck. Et après ça, Teck [Cominco Ltd.] a fait tous les calculs et le reste. Cela a été la première fois qu’on a eu les résultats le soir du banquet.
Libby Martin : Et grâce à quoi? Grâce à Cominco en fin de compte. C’est là que tout a été fait.
Patricia Stevens : Beaucoup de gens ont pensé que c’était les résultats de l’année d’avant mais, non. C’était bien les bons résultats, ils avaient trouvé le moyen de tout faire très vite.
Don Stevens : Je suppose que mon premier souvenir de courses de ski était quand ils ont organisé la course du Maurier, parce que ma mère et mon père étaient tellement occupés avec la course. On est resté avec mes grands-parents pendant ce temps-là. On montait la pente et on regardait les courses. Je devais avoir 5 ans à l’époque. C’était la première fois qu’on a vu une course comme cela en vrai.
[Extrait vidéo en couleur de la Coupe du Monde de ski du Maurier en 1968 à Rossland montrant des personnes en train d’installer un parcours de course].
Libby Martin : On m’avait demandé de porter des piquets pour l’entraîneur français qui installait le slalom géant pour les hommes et c’était inoubliable tellement que c’était verglacé. [Extrait vidéo en couleur de la Coupe du Monde de ski du Maurier en 1968 à Rossland montrant la chute d’un skieur en train de faire une descente pour la compétition ainsi que des spectateurs qui regardent]. Un ami à nous du club d’alpinisme est monté à pied avec son pic à glace et ses crampons pour voir la course, c’était verglacé à ce point. La piste de course des hommes était tout en haut de la falaise et je me souviens d’avoir été absolument terrifiée, je descendais en dérapant sur le côté dans la pente verglacée. [Extrait vidéo en couleur de la Coupe du Monde de ski du Maurier en 1968 à Rossland montrant des skieurs qui descendent un parcours de course]. J’étais sûre que j’allais faire tomber les piquets. Pendant qu’on descendait là-haut il y avait des gens qui skiaient et ils ont dit « Vous voulez dire que le public a le droit de faire cette piste. » (rire) A mon avis, c’est ça mon souvenir principal de la coupe du monde. Des foules énormes… cinq ou six mille personnes. [Extrait vidéo en couleur de la Coupe du Monde de ski du Maurier en 1968 à Rossland montrant des foules de gens qui marchent en bas des pistes].
Nancy Greene Raine : Cette course a été la meilleure course de Coupe du Monde de l’année. Je pense qu’il y avait plus de monde à Rossland le long de la piste, c’était énorme – il y avait plus de monde là qu’aux Jeux Olympiques.
Libby Martin : C’est à cette course-là que Nancy Greene a remporté la Coupe du Monde pour la deuxième année consécutive.
Nancy Greene Raine : Vous savez, et c’était inscrit au calendrier, on savait qu’on allait bien s’amuser. [Extrait vidéo en couleur de la Coupe du Monde de ski du Maurier en 1968 à Rossland montrant Nancy Greene à la course ainsi que d’autres compétiteurs qui observent et déambulent]. Et vous savez, c’est éprouvant pour les nerfs de rentrer au pays et skier en compétition devant les gens de sa communauté. Ça ne se passe pas toujours bien. Juste après les JO, j’ai commencé à gagner et j’ai gagné, je pense que j’ai gagné toutes mes courses pendant 5 ou 6 semaines d’affilée. Une après l’autre, de la Coupe du Monde et le reste, j’étais complètement euphorique. Et à Sun Valley, je me retrouve debout là. C’était la dernière course avant Rossland et me voilà debout à la ligne d’arrivée avec le meilleur temps et il y a une jeune Américaine inconnue, du bas du classement, qui arrive avec un temps super. Alors, moi je me suis plantée là et je pense, vous savez « Bon sang, un de ces jours, elles vont me battre. » Et je suis à l’arrivée – et bien, j’ai gagné la course. Elle devait être dans les 5 premières ou quelque chose de ce genre, mais j’ai commencé à réfléchir et j’ai pensé, vous savez, je devrais sans doute m’arrêter – je devrais sans doute arrêter la compétition à la fin de la saison. Jusqu’à ce moment-là tout le monde me demandait quand j’allais arrêter. « Je n’ai pas prévu d’arrêter » parce que je pensais que ça me porterait la poisse, mais à ce moment-là j’ai dit « vous savez quoi, je suis mûre pour arrêter la compétition. » La fois suivante que quelqu’un m’a posé la question, c’était quelques heures plus tard à Spokane dans une entrevue vous savez : « Quels sont vos plans? Vous allez arrêter la compétition à la fin de la saison ? » « Et j’ai répondu « Oui, j’ai – j’ai décidé que oui, je vais arrêter. » Eh bien le temps que je rentre à Rossland, ma mère m’a dit « Mais qu’as-tu fait? On a des gens qui téléphonent de tout le pays, tu sais, tu arrêtes la compétition! » et tout ça. Alors, j’ai – j’ai dit : « Non, non d’abord il faut que je gagne la Coupe du Monde. Ce n’est pas encore certain. » Il suffisait que je remporte une épreuve – la course du Maurier – je pouvais facilement décrocher la Coupe du Monde et c’est ce que j’ai fait. [2 photos couleur de Nancy Greene recevant sa médaille pour sa victoire dans cette course]. Mais ouais, cela a été un vrai plaisir ! J’ai chuté dans le slalom, je me suis vraiment démis le cou. Pour la première fois de ma vie, je suis, je suis allée chez un chiropracteur. Ma foi, c’était encore pas mal douloureux le lendemain. J’ai gagné la course avec pas mal d’avance et ensuite j’ai gagné à Heavenly Valley et puis j’ai arrêté. Pour moi, le plus extraordinaire a été de présenter fièrement notre club de rattachement à tous ces grands compétiteurs européens avec qui je skiais depuis 5 ou 6 ans, et le fait qu’ils ont fait une course fantastique. Parfait. [Extrait vidéo en couleur de la Coupe du Monde de ski du Maurier en 1968 à Rossland montrant des gens en chandail dans une foule et quelqu’un découpant un gros rôti]. Vous savez, l’hospitalité a été incroyable. Il y a eu une grande parade. Le matin je me suis réveillée en entendant de la musique à la radio, vous savez « Bonjour Nancy ! C’est tellement bon de t’avoir de retour parmi nous, ta place est ici! » Les gens chantaient. C’était formidable. [Extrait vidéo en couleur de la Coupe du Monde de ski du Maurier en 1968 à Rossland montrant des scènes de parade dans le centre-ville de Rossland].
Narrateur : L’heure était à la fête à Nancy Greene-ville, autrement connue sous le nom de Rossland, Colombie Britannique. La ville la plus fière du Canada, et pour une excellente raison (Musique).
Intervieweur : Qu’est-ce qui est ressorti de ces, de ces projets?
Robin Valentine : Rien. (Rire)
Sean Valentine : Moi, j’en ai tiré quelque chose. (Rire) C’était du temps passé, ouais, un gros boulot. Mais pour nous vous savez, en tant qu’athlètes, pour moi c’était, c’était incroyable. J’avais, vous savez, j’avais quand tout cela a commencé je devais avoir, peut-être, vous savez dans les 10, 11,12 ans,quelque chose comme ça et je regardais les athlètes de l’Équipe Nationale arriver en ville et vous savez, on était juste des gamins, on cherchait Steve Podborski et d’autres sur les pentes de la station. Je me souviens qu’on l’a poursuivi jusque dans Rafters [le bar], il essayait de nous échapper. Alors, pour nous, ce genre de truc, je veux dire, ça nous est resté. J’étais là – au départ – et il y avait des membres de l’Équipe nationale et aussi un autre gars qui m’a demandé de marcher sur ses fixations pour l’aider à enlever ses skis. Je n’y suis pas arrivé parceque ses fixations étaient… Mais pour moi c’était fantastique d’avoir autour de moi des gens aussi – Probablement que je ne l’ai pas montré à l’époque, vous savez montrer mon appréciation pour ce que tout ça représentait.
Don Stevens : Il y avait beaucoup de bons skieurs originaires d’ici qu’on regardait, comment dire et je suppose qu’ils étaient une source d’inspiration pour nous. Et nous, on savait, comment dire, que là, on pourrait entrer dans une – une équipe nationale ou aller faire des compétitions en Europe. Ce n’était pas une – une question de « Mon Dieu ça serait incroyable de faire ça! » C’était, genre comme, eh bien je suppose que l’étape suivante, c’est ça.
[Texte spécifiant « Avec le soutien de » suivi d’un logo bleu, celui du Trail & District Arts Council.]