[Extrait audio] Lettre de Charlotte Watts, Drummondville, 24 Avril 1847
Société d’histoire de Drummond, Fonds Famille Watts Newton; P380.
Drummondville, 24 avril 1847
Ma chère maman,
Nous avons enfin une vraie journée de printemps. Le soleil brille tellement qu’il est tentant de sortir. Les enfants ont beaucoup apprécié cette matinée et viennent de rentrer. J’entends trois petites voix qui racontent à Sarah la bataille que Harriet a eue avec le coq de dinde. Elle semble être sortie victorieuse de cette bataille, à en juger par ses cris d’exultation. Je suppose que vous préféreriez entendre qu’elle a compris l’alphabet. Cela semble être une tâche très difficile, mais il n’y a plus que quelques lettres à apprendre. Laight lui apporte ses livres tous les matins et sa mémoire est si bonne qu’elle apprend sans trop de problèmes, ni pour elle ni pour moi.
Je suppose qu’il faudra attendre quinze jours avant que vous puissiez quitter le Québec et, même alors, vous aurez des routes épouvantables, très différentes de ce qu’elles étaient lorsque vous êtes venus au printemps dernier pour accueillir le petit William. Nous n’arrivons pas à persuader le petit de manger un peu, et une demi-tasse de lait est tout ce qu’il boit dans la journée. Comment pourrons-nous jamais le sevrer ? Je crains que le temps chaud ne soit là avant qu’il ne soit accompli et Nugent n’acceptera pas que nous lui fassions avaler la nourriture de force. Nous l’avons affamé pendant trois jours, du matin au soir, jusqu’à ce que je voie que ce cher petit bébé avait l’air bien malade et qu’il ne pouvait plus marcher. J’attends avec impatience de savoir si vous avez reçu une réponse satisfaisante de M. Lindsay au sujet de la ferme de Lord.
Au revoir, chère maman, amour à mon cher papa.
Votre fille affectueuse.
Charlotte Watts