Herbert Meredith Marler, le notaire devenu politicien
Herbert Meredith Marler est né le 7 mars 1876 à Montréal. Il est le premier enfant du mariage de William de Montmollin Marler et de Josephine Charlotte Howard, célébré le 1er juin 1875. Après avoir fréquenté le Collège de Montréal, Herbert Meredith entame des études en droit à l’Université McGill, obtenant son diplôme en 1898. Dès la fin de ses études, alors qu’il habite toujours au sein de la résidence familiale, Herbert Meredith commence à pratiquer le notariat au bureau de son père, lui-même notaire.
Le 9 avril 1902, Herbert Meredith épouse Beatrice Isabel Allan en la cathédrale Christ Church de Montréal. Cette jeune femme était, jusque-là, l’une des mains à prendre les plus en vue de la métropole, étant la petite-fille d’Andrew Allan, cofondateur de la compagnie de transport à vapeur Allan Line Royal Mail qui assurait la liaison entre le Royaume-Uni et l’Amérique, et de Mathew Hamilton, fondateur de la compagnie d’assurance Sun Life. De ce mariage naissent George Leonard en 1903, Adelaide Edythe en 1907 et Howard Meredith en 1908.
En 1907, quelques années après son union avec Beatrice Isabel, Herbert Meredith porte un grand intérêt à l’annonce de la mise en vente du Grantham Hall de Drummondville. Son grand-père, George Leonard, a habité Drummondville et y était un ami ainsi qu’un proche collaborateur de Frederick George Heriot, fondateur de la colonie en 1815. Son père, William de Montmollin, y est également né en 1849. Il n’en fallait pas plus pour que la famille Marler achète le Grantham Hall afin d’en faire sa résidence d’été.
Moins d’un an après le début de la Première Guerre mondiale, Marler s’engage dans les Forces armées canadiennes et est affecté, avec le grade de lieutenant, au 1er Régiment, 245e Bataillon des Gardes grenadiers canadiens le 20 avril 1915. Son bataillon n’est toutefois jamais envoyé outre-mer et le 10 novembre 1917, Marler, alors major, est muté à la réserve d’officiers du Corps expéditionnaire canadien. Sa carrière militaire se dirigeant vers un cul-de-sac, Marler réoriente ses efforts vers la fonction publique, mais après l’armistice de novembre 1918, il devient clair pour lui qu’il doit faire le saut en politique fédérale s’il veut avoir une influence sur la société qui l’entoure. Il devient ainsi candidat pour le Parti libéral dans la circonscription montréalaise de Saint-Laurent et de Saint-Georges lors des élections de décembre 1921, face au ministre sortant C. C. Ballantyne. Contre toute attente, Marler l’emporte par une confortable majorité, tandis que les libéraux et son chef William Lyon Mackenzie King forment le nouveau gouvernement. Après avoir fait ses preuves durant quelques années, le député est promu ministre sans portefeuille, puis est nommé au Conseil privé de Sa Majesté pour le Canada, ce qui lui permet d’utiliser le titre d’honorable. Se présentant à nouveau sous la bannière libérale aux élections d’octobre 1925, Marler est défait par son adversaire conservateur.
Ne l’ayant pas oublié, King, à nouveau premier ministre du Canada depuis 1926, offre à Marler d’inaugurer une légation canadienne à Tokyo, au Japon, et d’y tenir le rôle d’envoyé extraordinaire et de ministre plénipotentiaire en 1929. Marler décide alors de vendre la majorité de ses actifs en sol canadien afin de se consacrer à sa nouvelle fonction au pays du Soleil-Levant. Après avoir été nommé chevalier commandeur de St. Michel et de St. Georges en 1935 et s’être consacré avec succès à la construction de relations commerciales avec l’Orient, Marler obtient le même poste de ministre en 1936, mais à Washington, charge qu’il occupe jusqu’en 1939, lorsqu’il tombe gravement malade. Herbert Meredith Marler décède le 31 janvier 1940 à l’Hôpital Royal Victoria de Montréal, à l’âge de 63 ans.