Un travail nécessaire, mais dangereux!
Avant les techniques de réfrigération modernes, on utilise une méthode tout aussi efficace. Des hommes vont sur les rivières gelées et découpent d’immenses cubes de glace. Ces cubes sont entreposés dans des glacières jusqu’au printemps. C’est un travail dangereux souvent fait dans des conditions extrêmes. Une évaluation incorrecte du coupeur et la couche de glace casse au mauvais endroit. Comme peu de gens savent nager, tomber dans l’eau glaciale ne laisse pas beaucoup de chance d’en sortir vivant.
Utilisant de grosses pinces et des scies, les coupeurs de glace taillent leurs morceaux sur les berges de l’île Jésus. Ces blocs de glace sont vendus aux résidents, pendant la saison plus chaude, afin de conserver la nourriture.
Entre 1850 et 1940, le commerce de la glace s’organise. Au départ, quelques petites entreprises ou individus s’y adonnent. Graduellement, le secteur se mécanise. Dans les années 1920, l’industrie de la glace est prospère, florissante et emploie plusieurs centaines de travailleurs saisonniers. À Sainte-Rose, au début du 20e siècle, trois compagnies appartenant à des familles distinctes se partagent le commerce : l’entreprise de Léon Cloutier, Les Glacières Ste-Rose et Les Glacières Groulx.
Lorsque les blocs de glace sont coupés, les travailleurs les envoient dans un entrepôt appelé la « glacière ». Paul Vaillancourt, qui a déjà été coupeur de glace dans sa jeunesse, nous raconte qu’ils étaient nombreux à travailler sur les chantiers : « On pouvait être de 15 à 20 dans la glacière et puis y pouvait y en avoir, sur la rivière, au moins 15 à 20 aussi, 25 peut-être. »
C’est avec la création et la commercialisation du réfrigérateur que le métier de coupeur de glace s’essouffle.
Témoignage de Paul Vaillancourt sur le travail de coupeur de glace:
Écoutez l’entrevue avec la transcription du témoignage de Paul Vaillancourt