Enraciné dans le passé, pour un avenir plus vert
Ces dernières années, le jardinage et l’autosuffisance ont pris de l’ampleur, comme en atteste la création de groupes de jardinage en ligne un peu partout et l’apparition fréquente de plates-bandes surélevées dans les jardins et de serres dans la cour des particuliers. On constate aussi que de plus en plus, les gens s’efforcent de redonner une vie à leur cave à légumes et de les restaurer.
Dans la ville d’Elliston, ce sont plus de quarante caves à légumes qu’on a restaurées ou complètement reconstruites. Dans cette localité, elles étaient traditionnellement construites à partir de matériaux locaux ; Rex Chaulk raconte que l’on utilisait des rondins d’épinette pour en faire les poutres de soutènement du plafond, des roches plates provenant des falaises du littoral pour en construire les murs, tandis que les pierres et le gazon des murs provenaient des jardins de pommes de terre. Pour restaurer une cave à légumes, on commence par mesurer les compartiments de la cave, puis on reconstruit les murs et le plafond.
L’avenir des caves à légumes est prometteur à Terre-Neuve-et-Labrador, car de plus en plus de gens se tournent vers leurs racines pour s’inspirer et s’orienter vers des modes de vie durables. Non seulement les gens restaurent les anciennes caves pour continuer à les utiliser, mais ils en créent aussi de nouveaux types en pensant à l’avenir.
C’est exactement ce qu’a fait Dan Rubin, résident de Pouch Cove, en concevant une serre abritée qui combine la cave à légumes traditionnelle et une serre construite avec des matériaux modernes. En travaillant avec des étudiants et étudiantes de l’Université Mémorial, M. Rubin a réussi à mettre au point une structure efficace pour ce qu’il appelle une « serre abritée par la terre ».
La structure se compose d’un mur arrière en béton enterré dans le sol qui sert de support et une façade en plastique polycarbonate ondulé orientée vers le sud, à un angle qui correspond à celui où frappe le soleil ici en hiver. Le toit, métallique, sert de collecteur pour l’eau de pluie, qui se déverse ensuite dans des réservoirs situés à l’intérieur de la serre; il est entièrement isolé pour conserver la chaleur. On entre à une extrémité dans une petite pièce qui sert de sas et de bureau. Il y a de la place pour des plates-bandes surélevées de 4,90 m [16 pieds] de long et une surface de travail assez grande pour planter à la fois pour 1200 $ de plantes annuelles… Lorsque nous avons réalisé combien il serait bon marché de chauffer cet espace, nous avons su que cette structure allait pouvoir vraiment changer la donne. Avec ce plan, un groupe d’amis d’un petit village côtier pourrait devenir des producteurs pour leur collectivité.
-Dan Rubin, propriétaire de Perfectly Perennial à Pouch Cove.
M. Rubin croit que, du fait de la simplicité de sa construction et de la facilité à la chauffer, sa serre permettra à de nouvelles initiatives sociales de voir le jour. On espère que par la construction de caves à légumes de ce nouveau type et de jardins communautaires, on pourra éventuellement rétablir la sécurité alimentaire pour les collectivités de toute la province.
Dan Rubin discute de l’avenir de la technologie des caves à légumes. Profitez de l’extrait audio avec la transcription en français.