Entrevue avec M. Vanek, ancien chef du personnel à la mine Quemont
Date : 1976
Crédits : BAnQ Rouyn-Noranda, Fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda, série entrevues. 08Y,P34,S2,P27.
Crédits photo : BAnQ Rouyn-Noranda, Fonds Ministère des Ressources naturelles, secteur mines. 08Y,E20,S2,SS1,P43.
M. Vanek : En 1952, les groupes d’immigrants étaient assez nombreux. En général, les Canadiens français parlent d’immigrant comme D.P., qui est une dénomination fausse. Les D.P. étaient des personnes déplacées par le travail forcé en Allemagne, qui ont refusé de rejoindre leur pays lorsque ceux-ci sont tombés sous le régime communiste et qui ont donc été déplacées de force par des Allemands – d’où le nom de D.P., Displaced Person (personnes déplacées) -, et sont venues au Canada. Pour les Allemands, après la guerre, l’immigration au Canada n’était pas possible. Celle-ci ne s’est ouverte, ou rouverte plutôt, que vers 1951, où ils sont venus en assez grand nombre. Certains avec des contrats, puisqu’il y avait une pénurie de mineurs pour travailler dans les mines. Le groupe allemand était assez nombreux. Il comptait environ 400 à 500 personnes. Les Polonais, près de 800 et les Italiens, plusieurs centaines également. Au cours des années, ces groupes, qui étaient de loin les plus nombreux du point de vue ethnique, se sont éparpillés. La plupart ont quitté l’industrie minière, ont même quitté la région. On pourrait sans doute les retrouver depuis le Québec jusqu’à la côte du pacifique à ce moment-ci, dans différentes professions. Certains ont pu se recaser dans leur métier, tels que des polisseurs de lentille, des mécaniciens, des mécaniciens d’horlogerie, etc. Dans les années d’après-guerre, lorsqu’il y a eu énormément d’immigrants qui sont arrivés ici au Canada. Il faut bien distinguer que la plupart des gens [originaires] des pays [d’Europe] de l’Est venaient ici, au Canada, ne voulaient pas rentrer dans leur pays à ce moment qui se trouvaient, et se trouvent encore dans le régime communiste.