Entrevue avec Léon Dumulon
Date : 1976
Crédits : BAnQ Rouyn-Noranda, fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda, série entrevues. 08Y,P34,S2,P135.
Crédits photo : BAnQ Rouyn-Noranda, fonds Canadien National. 08Y,P213,P329.
Voici une entrevue faite avec Léon Dumulon l’un des premiers pionniers de Rouyn qui a construit le magasin général de son père.
Léon Dumulon : J’ai [je suis] parti de Ville-Marie et on s’est rendu à la Baie Gillies avec des chevaux. De là, on a pris des bateaux, un bateau, et on s’est rendu aux rapides de l’Esturgeon. Aux rapides de l’Esturgeon, on a portagé notre marchandise, on a portagé notre bateau. On est venu s’installer à German Point pour 15 jours – 3 semaines. De là, on a pris la rivière Kinojévis par le lac Routhier, […] (inaudible) Rouyn, pis on est venu s’installer au milieu du lac Rouyn en juillet. De juillet à décembre, on est resté au lac Rouyn. En décembre, on a déménagé à Rouyn, à la vieille maison qui existe encore aujourd’hui (le Magasin général Dumulon). Dans l’hiver, ils ont monté une drill (foreuse) de Sudbury, on appelait ça une Sudbury Diamond Drill (foreuse aux diamants de Sudbury). Ils ont commencé à driller (forer) où est l’assurance chômage aujourd’hui. Dans ce même hiver-là, avec un aide, j’ai coupé les arbres, les logs (billots), qui ont servi pour bâtir la grosse maison qui sert de site historique aujourd’hui. Après ça, le bureau de poste est arrivé. La première maison que j’ai eu connaissance, c’est en avant du bureau de poste, les frères Green qui ont bâti un petit camp eux autres aussi. C’est devenu par la suite, avec l’agrandissement, l’hôtel Osisko. Après ça, le shack (la cabane en rondin) suivant, c’est le dénommé George Watt, un ancien lutteur de race noire, qui s’est bâti un petit camp en avant de chez nous. Après ça, la construction a commencé.
Animateur: Pouvez-vous nous compter votre premier Noël que vous avez passé?
Léon Dumulon : On était à déménager du stock (matériel) du lac Rouyn jusqu’à ici, à notre nouvelle résidence. Quand on s’est fait arrêter à la petite île voisine de Notre-Dame-du-Sourire par Bert McDonald. Il nous a demandé comme c’est Noël, venez-vous dîner? Avez-vous quelque chose? « Ben, j’ai dit, on a du lard salé ». Lui, il dit: « ben j’ai une perdrix ». On a monté au magasin, on a été cherché du lard salé et après ça on est retournés au lac Rouyn pour chercher des patates et des carottes. On a mangé, on était, je pense, seize autour de la table, le jour de Noël. C’était un pas pire jour de Noël. Il n’y avait pas grand-chose à boire.