Entrevue avec Rémi Jodouin au sujet de la grève des «Fros» de juin 1934
Date : 1976
Crédits : BAnQ Rouyn-Noranda, fonds Comité du 50e anniversaire de Rouyn-Noranda, série entrevues. 08Y,P34,S2,P59.
Légende de la photo : Rémi Jodouin, En-D’ssour, Ville Saint-Laurent, Éditions québécoises, 1973, 208 pages.
Crédits photos : Couverture dessiné par A.J. Corvec.
Animatrice : Vous avez connu l’une des premières grèves qui s’est produite ici en 1934?
Rémi Jodouin : Oui, je l’ai connu de loin, si vous voulez, parce que j’étais à Arnfield quand la grève des immigrés s’est produite en 1934, dans le mois de juin. Ça été joliment dur pour ces gens-là parce que c’était une grève illégale et inorganisée, on va dire. Et puis ces gens-là n’ont certainement pas eu le mérite, le crédit qu’ils auraient dû avoir de cette grève-là. Parce que beaucoup d’eux-autres ont été limogés et finalement c’est des recrues qu’on a été chercher dans les forêts qui ont pris la place de ces gens-là, qui s’étaient dévoués pour essayer d’améliorer le système de sécurité et le système de vie d’un mineur.
Animatrice : Parce qu’à ce moment-là, il n’y avait pas aucune protection pour les travailleurs. C’était un conflit entre patron et employé, à la mine?
Rémi Jodouin : C’était justement ça. C’était le patron qui avait tout à dire. S’il n’aimait pas votre visage, il pouvait vous limoger et en prendre un autre à place. D’abord, il y en avait en masse qui entendaient pour la job (l’emploi).