Entrevue de Vital Goulet, l’un des premiers pionniers de Rouyn

Animateur : Monsieur Vital Goulet, vous êtes un des pionniers de Rouyn-Noranda, vous êtes un des premiers arrivés. Quand vous êtes arrivé ici, qu’est-ce qu’y avait en tant que tel comme bâtisse, comme shack (cabane en bois rond)?

Vital Goulet : Il n’y en avait pas, il n’y en avait pas de bâtisse quand on est arrivés, nous autres.

Animateur : Il n’y avait rien du tout? Racontez-nous donc comment ça se passait quand vous êtes arrivé ici?

Vital Goulet : Avant d’arriver ici, nous autres, la première année de toutes, ce n’était pas bûché, c’était un chantier ici dans Rouyn, pour Saucier Leblanc.

Animateur : Et puis, ouais, surtout, quelles gens, quelles personnes qu’y avait à Rouyn-Noranda dans ce temps-là?

Vital Goulet : Des lumberjack (bûcherons), des lumberjack.

Animateur : Des gens qui travaillaient dans le bois.

Vital Goulet : Et des prospecteurs.

Animateur : Des prospecteurs?

Vital Goulet : Ouais, des prospecteurs, ouais. Il y avait le vieux Horne là, le vieux Renaud que j’ai connu, moi, pis il y avait Poisson, ça c’était toutes des prospecteurs.

Animateur : À ce moment, il n’y avait pas de mine ouverte encore?

Vital Goulet : Non, il n’y en avait pas, non.

Animateur : Il y avait juste des gars qui pensaient avoir trouvé des gisements?

Vital Goulet : Ouais, des prospects (projets), des prospects. Docteur Harvey, il était ici, lui. Docteur Harvey prospectait à Clericy, lui.

Animateur : Pis dans ce temps-là, c’était assez dur à Rouyn-Noranda, monsieur Goulet?

Vital Goulet : Dans le mois d’avril, dans les tentes, on se levait le matin pis il y avait 4-5 pouces d’épais de neige. Mais on était aussi bien qu’on est maintenant. L’air était pur, l’air n’était pas pollué dans ce temps-là.

Animateur : Ça devait être assez dur de travailler dans le bois, dans ce temps-là.

Vital Goulet : Ce n’est pas que c’était bien dur, mais y avait des mouches!

Animateur : Des mouches!

Vital Goulet : Les mouches!

Animateur : Vous avez bâti des shacks aussi, dans ce temps-là, les garde-feu?

Vital Goulet : Ah Oui! On a bâti les shacks pour les bling pig! (Rires)

Animateur : C’était quoi, ça, les Blind Pig?

Vital Goulet : C’était des filles qui venaient faire leur vie ici pis qui vendaient de la bière. C’est toute. Pareil comme aujourd’hui les bordels quoi!

Animateur :  … il y avait des polices à Rouyn-Noranda?

Vital Goulet : Deux polices : Blackwatch et Turnbull, des polices provinciales.

Animateur : Des polices provinciales….

Vital Goulet : Ils nous avertissaient de ne pas sortir le soir tout seuls. C’était dangereux. Il y avait toutes sortes de nations là!