La première vague d’immigration internationale
Selon le recensement canadien de 1931, Rouyn et Noranda sont les agglomérations les plus cosmopolites de la province après Montréal. En plus d’une importante population de Polonais, de Russes, d’Ukrainiens, de Finlandais, d’Allemands et d’Autrichiens, on retrouve aussi des Juifs et des Chinois dans le canton de Rouyn.
Au début, par contre, les premiers employés des entreprises minières arrivent du nord de l’Ontario et sont surtout des anglophones. La plupart sont des ouvriers spécialisés qui viennent creuser les puits, bâtir la fonderie et construire les bâtiments.
Ensuite, dès l’entrée en exploitation des mines, ils sont rejoints par un second groupe de travailleurs, beaucoup plus nombreux et diversifié, provenant surtout d’Europe centrale et de l’est. Ces derniers sont pratiquement les seuls, à cette époque, qui sont prêts à accepter les difficiles conditions de travail dans les mines. Ils sont surnommés les «Fros», une contraction du terme anglophone foreigner, qui signifie étranger.
Ces immigrants internationaux se rassemblent surtout dans des salles communautaires. Tandis que le «Croatian Hall», partagé entre les Serbes et les Slovènes, se trouve à Noranda, le «Finnish Hall», le «Polish Hall», le «Ukrainian Hall» et le «Russian Hall» sont situés à Rouyn. De leur côté, les communautés qui ne sont pas assez populeuses pour avoir leur propre salle, comme les Slovaques, empruntent souvent celles des autres communautés ou bien elles se rencontrent à la salle des Moose.
Pour en apprendre davantage :
Odette Vincent, dir., Histoire de l’Abitibi-Témiscamingue, Québec, IQRC, 1995, p. 305.
Benoit-Beaudry Gourd, Les immigrants è Rouyn-Noranda : Étude d’interprétation historique de l’église orthodoxe russe Saint-Georges de Rouyn-Noranda, Rouyn-Noranda, Production Abitibi-Témiscamingue inc, 1994, p. 73 à 79.