La seconde vague d’immigration internationale
Au milieu des années 1940, la diminution drastique de l’immigration internationale pendant la crise économique des années 1930 et le départ de nombreux travailleurs vers les usines de guerre lors du Second Conflit mondial ont créé un problème d’embauche important pour l’industrie minière québécoise.
Pour pallier à cette pénurie, les compagnies minières recrutent directement des ouvriers en Europe, parmi les nombreuses personnes déplacées par les conflits géopolitiques qui y sévissent. C’est pourquoi ces ouvriers sont couramment désignés comme des « D.P. », l’acronyme de displaced persons. C’est avec un contrat d’une année ou deux avec une compagnie minière qu’ils arrivent en Abitibi. Si certains d’entre eux repartent dans les vieux pays dès la fin de leur engagement, une importante proportion font venir leur famille le plus rapidement possible afin de s’installer durablement.
Entrevue avec M. Vanek, ancien chef du personnel à la mine Quemont:
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À cette époque, les compagnies minières engagent surtout des jeunes qui détiennent une formation technique et un dossier syndical vierge. Contrairement aux immigrants internationaux de première vague, qui viennent en Abitibi de leur propre initiative et qui sont loin d’être idéologiquement homogènes, ces nouveaux venus sont principalement nationalistes et anticommunistes. Ravivant les nombreuses communautés ethniques à Rouyn et à Noranda, leur arrivée mène, en quelques années à peine, à la construction d’une église orthodoxe russe et d’une église catholique ukrainienne.
Pour en apprendre davantage :
Odette Vincent, dir., Histoire de l’Abitibi-Témiscamingue, Québec, IQRC, p. 305 et 306.
Benoît-Beaudry Gourd, Le Klondike de Rouyn et les Dumulon. L’histoire du développement minier de la région de Rouyn-Noranda et d’une famille de pionnier, Rouyn-Noranda, Collège de l’Abitibi-Témiscamingue, 1982, p. 144.