Une histoire minière qui remonte à loin!
L’attrait pour le minerai précieux enfoui dans les entrailles de l’Abitibi-Témiscamingue ne date pas d’hier. En 1686, à l’époque de la Nouvelle-France, une expédition destinée à déloger les Anglais de la baie d’Hudson, dirigée par le Chevalier de Troyes, fait halte sur les rives du lac Témiscamingue. Elle est guidée par un Amérindien nommé Coignac jusqu’à un gisement de plomb ou d’étain. Cette découverte plait tellement aux autorités coloniales que celles-ci s’empressent d’organiser une nouvelle expédition pour juger du potentiel du gisement. Les échantillons prélevés démontrent bel et bien la présence de minerais précieux. Toutefois, le projet d’exploitation est abandonné : l’éloignement rend impossible la rentabilité de l’entreprise.
Il faut attendre un peu moins de deux siècles avant qu’Edward Wright, le propriétaire de la concession forestière sur laquelle se situe le gisement, le redécouvre par hasard. Wright prélève des échantillons qu’il ne fait analyser que deux décennies plus tard, découvrant alors une importante concentration d’argent et de plomb.
Une dizaine de tonnes de minerai sont dès lors extraites puis chargées sur un radeau. Malheureusement, l’embarcation sommaire fait naufrage durant le voyage, emportant avec elle sa précieuse cargaison. Malgré cette mésaventure, la mine Wright est en activité de 1890 à 1891, de 1897 à 1898 et de 1900 à 1902, avant de fermer définitivement.
En fin de compte, la mine Wright annonce le développement minier du Nord-est ontarien, mais aussi celui de l’Abitibi qui débute au milieu des années 1920.
Pour en apprendre davantage :
Odette Vincent, dir., Histoire de l’Abitibi-Témiscamingue, Québec, IQRC, 1995, p. 285-286.
Marc Riopel, Le Témiscamingue : son histoire et ses habitants, Montréal, Les Éditions Fides, 2002, p. 171-172.
Marc Vallière, Des mines et des hommes : histoire de l’industrie minérale québécoise des origines au début des années 1980, Québec, Le ministère de l’Énergie et des Ressources, 1989, p. 25.