Une mine, une ville: Noranda
En 1925, la présence de plus d’un million de tonnes de minerais d’or et de cuivre est confirmée sur les concessions de la compagnie Noranda. Confiante pour son avenir, la minière entreprend alors d’importantes constructions : non seulement celle d’une mine et d’une fonderie, mais aussi celle d’une ville sur la rive nord du lac Osisko.
Après l’adoption de la Loi constituant Noranda en municipalité le 11 mars 1926, la compagnie Noranda se charge elle-même de la construction des infrastructures publiques. Dès 1927, les premiers terrains résidentiels et commerciaux sont mis en vente. La compagnie conserve tout de même plusieurs terrains qu’elle destine au logement de ses cadres et de ses employés.
La ville de Noranda filmé par Armand Sénécal en 1939 :
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Dès sa création, la ville de Noranda est dotée d’un statut spécial qui lui permet d’échapper à certaines dispositions de la Loi sur les cités et villes du Québec. Cette dérogation donne à l’entreprise un pouvoir considérable sur les affaires publiques, en lui permettant notamment d’établir des règlements spéciaux visant à combattre le jeu, la prostitution et la mendicité. En agissant de cette manière, la compagnie minière cherche à éviter la désorganisation qui a primé durant le développement des villes minières ontariennes comme Cobalt.
La ville de Noranda reste longtemps liée à la compagnie minière du même nom. C’est le président de la compagnie Noranda, James Y. Murdoch, qui est automatiquement nommé comme premier maire de la ville. Il dirige Noranda de son bureau situé à Toronto. Il est remplacé en 1929 par Ernest Hibbert, le directeur général de l’entreprise.
Pour en apprendre davantage :
Odette Vincent, dir., Histoire de l’Abitibi-Témiscamingue, Québec, IQRC, 1995, p. 314.
Pierre Barette, Noranda : de Murdoch à Pannell, Rouyn-Noranda, Groupe de communication PAT, 2008, p. 19 à 22.
Benoît-Beaudry Gourd, Le Klondike de Rouyn et les Dumulon. L’histoire du développement minier de la région de Rouyn-Noranda et d’une famille de pionnier, Rouyn-Noranda, Collège de l’Abitibi-Témiscamingue, 1982, p. 30 et 72.