Une vie nocturne bien arrosée
Comme c’est souvent le cas dans les nouvelles régions minières, l’ivrognerie, le jeu, la violence et le travail du sexe sont très présents lors des débuts de Rouyn. C’est la grande concentration de mineurs et de bûcherons célibataires sur les lieux qui serait à l’origine de ce climat social particulièrement effervescent.
Tandis que la consommation d’alcool à outrance et les jeux d’argent illégaux se pratiquent partout en ville, les commerces illégaux liés au travail du sexe se retrouvent surtout à Vimy Ridge, sur la rive ouest du lac Osisko.
La grande majorité des travailleuses du sexe sont sous le contrôle de proxénètes, des pimps, qui les font venir, souvent en avion, directement de Montréal. Comme les mineurs, ces femmes viennent travailler dans cette région isolée afin de réussir à amasser un peu d’argent et ainsi survivre au contexte socio-économique difficile.
À l’époque, la Commission des liqueurs ne peut délivrer de permis de vente d’alcool que dans les municipalités qui sont déjà organisées. En conséquence, avant l’incorporation de Rouyn en mai 1926, il n’est pas possible de vendre légalement de l’alcool. L’unique façon de s’en procurer est de faire venir des bouteilles par la poste ou d’aller dans un blind pig, un débit d’alcool illégal.
Pour en apprendre davantage :
Odette Vincent, dir., Histoire de l’Abitibi-Témiscamingue, Québec, IQRC, 1995, p. 314 et 373.
Benoît-Beaudry Gourd, Le Klondike de Rouyn et les Dumulon. L’histoire du développement minier de la région de Rouyn-Noranda et d’une famille de pionnier, Rouyn-Noranda, Collège de l’Abitibi-Témiscamingue, 1982, p. 109.