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Première ruée vers l’or: Tragédie à East Malartic

On pouvait lire à la une du journal hebdomadaire régional La Gazette du Nord du vendredi 25 avril 1947 : « Hécatombe à la mine East Malartic ».

 

Un matin d’avril qui tourne au drame

Page couverture de la Gazette du Nord du 25 avril 1947 annonçant la tragédie à la mine East Malartic du 24 avril 1947

Page couverture de l’hebdomandaire « La Gazette du Nord» annonçant la tragédie survenue à la mine East Malartic, le 24 avril 1947.

Le 24 avril 1947, un incendie se déclare au dixième niveau de la mine à mille pieds sous terre. Quatre mineurs réussissent d’abord à s’en échapper de justesse, atteignant la surface complètement épuisés et requérant les soins urgents d’un médecin. Puis, une première victime par intoxication et asphyxie est rapidement retirée. Malheureusement, onze autres mineurs décèdent traqués par la fumée et les flammes. Aussitôt, un travail colossal est entrepris par des équipes de secours venues des mines avoisinantes pour tenter d’éteindre le feu. Des millions de gallons d’eau sont envoyés dans la mine à l’aide de pompes. Malgré des efforts héroïques, on ne réussit pas à sauver les mineurs. Toute la population est consternée par le drame que vivent ces douze familles.

Malartic pleure ses disparus

Les funérailles des mineurs ont lieu près de deux mois plus tard, le 22 juin 1947, dans l’auditorium de l’école catholique. Cette dernière est remplie à pleine capacité. D’autres funérailles sont célébrées en juillet lorsque les derniers mineurs sont retrouvés.

Puis, une Comission royale d’enquête est instituée par le ministère des Mines du Québec. Le docteur Louis-Philippe Brousseau, coroner, préside l’enquête. Un verdict de mort accidentelle est rendu devant une assistance composée de plus d’une centaine de mineurs et de parents des victimes. Finalement, une enquête est entreprise dans l’industrie minière afin d’empêcher qu’un pareil drame ne se reproduise ailleurs. En 1948, une des recommandations de l’enquête mène à la création du Service de sauvetage minier, qui est de nos jours, une division de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

Cortège funèbre à la mémoire des travailleurs décédés lors de la tragédie de la East Malartic en avril 1947

Cortège funèbre dans les rues de Malartic.

 

Le mauvais sort frappe encore

Toujours en deuil de la tragédie d’avril, un nouveau drame se produit à Mine East-Malartic. En effet,  le 7 octobre de la même année, le bris d’un ascenseur provoque une chute de 1000 pieds entraînant le décès de quatre autres mineurs dans ce nouvel accident.

Ce qui portent à 16 le nombre de mineurs décédés dans cette seule mine en moins de six mois.  La communauté est fortement ébranlée par ces tragédies qui marquèrent à jamais l’histoire minière canadienne.

Hommages et reconnaissance

En tournée en région lors du drame, le populaire chanteur western Paul Brunelle écrit une chanson racontant la tragédie intitulée La complainte des mineurs.

En 2012, Gilles Massicotte publie une version révisée de son roman historique East-Malartic, 1947 originalement publié par les Éditions du Quartz en 2002. Le livre relate les événements en se basant sur des faits historiques et des témoignages des familles touchées.

Finalement, un monument à la mémoire des victimes est érigé en 2011 sur le terrain du Musée minéralogique de l’Abitibi-Témiscamingue.

Monument commémorartif de la tragédie de la East Malartic

Monument commémoratif de la tragédie de la mine East Malartic.