Art Harrop
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[Photo en noir et blanc d’un jeune homme debout sur un appontement]
[Titre : Art Harrop]
[Vidéo en couleur montrant un vieil homme et une vieille femme assis sur un sofa en train de regarder un album de photos. Il y a un autre homme dans la pièce qui pose des questions mais il n’apparaît pas dans la vidéo.]
Art Harrop : Ça c’est Honeysuckle.
Elle a produit 225 livres de lait par jour pendant trois mois.
Intervieweur : Comment se fait-il qu’on mesurait le lait en livres et non pas en gallons?
Art : Eh bien, nous respections ce qu’on appelait le R.M.P.
Le testeur de lait venait…
Intervieweur : La performance de traite régulière (Regular milking performance).
Art : Il venait vérifier tous les mois.
Intervieweur : Mais il mesurait en livres?
Art : Oui. C’est pourquoi je devais traire quatre, voire six fois par jour.
Intervieweur : Mais il ne mesurait pas le lait en gallons?
Art : Non.
Intervieweur : Ça fait combien, dix livres par gallon?
Art : Dix livres par gallon.
Marie Harrop : À peu près comme l’eau.
Art : Je l’ai traite toutes les quatre heures pendant trois mois. C’était mon travail.
Intervieweur : C’est beaucoup.
Art : Et quand j’étais censé avoir des vacances, il fallait encore la traire. Et elle ne laissait personne d’autre le faire.
[Le vieil homme sourit et rigole]
Intervieweur : C’était ça vos vacances.
Art : Oui. Et, vous savez, il fallait porter des souliers noirs et des chaussettes noires, un pantalon blanc et une chemise blanche.
Intervieweur : Donc il y avait un code vestimentaire.
Art : Et chaque soir ou chaque matin, le Chinois ramassait les vêtements dans la journée ou le lendemain matin et en déposait d’autres. Comme ça on avait des vêtements propres pour les deux traites suivantes. En moyenne, je trayais quatre fois par jour.
Intervieweur : Ouah!
Art : Je suis arrivé là-bas à dix-huit ans et, le premier mois, vous savez ce que j’ai fait? On a dû poser un tuyau depuis la source et la source était en haut d’une colline; on a utilisé trois chargements de tuyaux en merrains. Et du haut de la colline, de la source, descendait des ponts suspendus.
Intervieweur : Mmh mmh…
Art : Jusqu’en bas. On a dû transporter des tuyaux de douze pouces sur ce pont. Et on était à deux cents pieds du sol.
[Écran noir avec texte : Après son départ de Fintry, Art a un accident du travail dans lequel il perd ses deux bras. Cela ne le ralentit pas et il continue à travailler dans le milieu agricole jusqu’à plus de 70 ans.]
[Crédits : Friends of Fintry Provincial Park Society]