Le début de la Rébellion
Le 9 octobre 1837, Mackenzie apprit qu’une rébellion armée venait de commencer au Bas‑Canada (aujourd’hui le Québec), avec des revendications en grande partie semblables à celles des réformistes du Haut‑Canada. Il appela donc les communautés rurales du Haut‑Canada à appuyer une rébellion armée, qui devait commencer le 7 décembre 1837.
Tout comme Mackenzie, Samuel Lount était un membre élu de l’assemblée législative. Ses opinions politiques étaient semblables à celles des Enfants de la paix, et il trouva des appuis parmi ceux-ci. Comme il était frustré par l’échec de ses propres tentatives de réforme, il se joignit à la rébellion et fut l’un de ses principaux organisateurs.
Une marche sur Toronto était prévue pour le 7 décembre. Toutefois, lorsque Lount apprit qu’un mandat d’arrêt avait été lancé contre Mackenzie, il décida qu’elle aurait lieu le 4 décembre. Les rebelles se rassemblèrent à la taverne Montgomery du village d’Eglinton. Ils étaient peu entraînés et mal armés, tant pour se défendre que pour lancer une attaque. Mackenzie fut incapable de joindre Lount à temps pour l’arrêter. Dans un récit des événements, Charles Doan expliqua ensuite pourquoi il avait participé à la marche. Son récit permet de comprendre pourquoi certains Enfants de la paix eurent recours à la violence.
Charles Doan appartenait à l’une des familles les plus en vue d’East Gwillimbury. Il était le fils de John Doan, l’ébéniste talentueux qui avait bâti l’arche du temple, et le neveu d’Ebenezer Doan, architecte et constructeur de l’édifice. De plus, il avait épousé la fille de David Willson.
Charles Doan rapporte ce que Lount aurait dit aux gens pour obtenir leur appui. Lount aurait affirmé qu’une rébellion armée venait de commencer au Bas‑Canada, que le gouvernement tentait de reprendre le contrôle et que les citoyens pouvaient empêcher cela s’ils marchaient en grand nombre sur Toronto. D’après Lount, un grand groupe d’hommes, incluant des figures de premier plan, devait se rassembler à la taverne Montgomery pour mettre au point un plan pacifique.
Ce fut donc la promesse d’une grande assemblée pacifique qui amena des Enfants de la paix à se joindre au mouvement. Toutefois, Lount leur dit d’apporter des armes, au cas où la violence éclaterait.