La réforme, le gouvernement responsable et la démocratie
À la suite des rébellions de 1837, lord Durham fut envoyé par la Grande-Bretagne et rédigea un rapport dans lequel il proposait l’union du Haut‑Canada et du Bas‑Canada. Il n’y aurait plus qu’un seul gouvernement. Le pouvoir appartiendrait au gouverneur et à l’exécutif, mais seulement avec l’appui des représentants élus de la population.
Ce projet se heurta d’abord à des résistances, car certains craignaient un affaiblissement de l’autorité de la Couronne. Des habitants du Haut‑Canada craignaient aussi que l’union avec le Bas‑Canada francophone ne menace la langue anglaise et les croyances protestantes. La violence éclata à une assemblée sur le rapport Durham tenue non loin de Sharon, et un membre des Enfants de la paix perdit la vie dans la mêlée.
Après l’union du Haut‑Canada et du Bas‑Canada, la lutte pour l’obtention du gouvernement responsable reprit de plus belle, sous la direction de Robert Baldwin au Canada‑Ouest (auparavant le Haut‑Canada) et Louis‑Hippolyte Lafontaine au Canada‑Est (l’ancien Bas‑Canada). Pendant les années 1840, David Willson et les Enfants de la paix contribuèrent à faire élire Robert Baldwin à l’assemblée législative.
Afin de prouver que les Canadiens anglais et français pouvaient travailler ensemble, Baldwin se présenta dans une circonscription du Canada‑Est, tandis que Lafontaine fut candidat dans la circonscription du Canada‑Ouest représentée jusque-là par Baldwin. Lafontaine bénéficia de l’appui massif de David Willson et des Enfants de la paix, et les deux candidats furent élus. Tout au long des années 1840, Willson et les Enfants de la paix demeurèrent engagés politiquement, notamment en accueillant des assemblées de la nouvelle Association réformiste du Canada dans leur salle de réunion.
Il fallut attendre 1849 pour que gouvernement responsable soit instauré, lorsque le gouverneur accorda la sanction royale au projet de loi prévoyant l’indemnisation des personnes qui avaient subi des dommages au cours des rébellions de 1837. Le Canada poursuivit ensuite son évolution démocratique du régime colonial vers l’autonomie, notamment en se dotant de ses propres lois constitutionnelles. De nos jours, le Canada incarne un grand nombre des principes défendus par les rebelles de 1837.