Le temple de Sharon
Les Enfants de la paix construisirent le temple de Sharon de 1825 à 1832. Il s’agit d’un symbole architectural qui illustre leurs valeurs, soit la paix, l’égalité et la justice sociale. Après la dissolution des Enfants de la paix, le temple vide fut laissé à l’abandon. En 1918, il retrouva sa gloire d’antan après que la York Pioneer and Historical Society l’eut restauré et rouvert en tant que musée.
La restauration du temple le préserva du pic des démolisseurs et fut l’un des premiers exemples de conservation du patrimoine au Canada, En 1990, le temple fut désigné comme lieu historique national du Canada en raison de sa valeur historique et architecturale. C’est maintenant la Sharon Temple Museum Society qui en est propriétaire et exploitant.
Le temple est un édifice carré de 60 pi (18 m) de côté. Il compte quatre portes orientées vers les quatre points cardinaux, afin que les personnes arrivant de chaque direction soient sur un pied d’égalité. Il compte trois étages, ce qui rappelle le mystère de la Trinité.
À l’extérieur, les quatre angles des trois étages sont surmontés de douze lanternes, qui rappellent les douze Apôtres et les douze tribus d’Israël. Au point le plus élevé, on voit une sphère dorée portant le mot « paix », qui représente le monde en paix. C’était là un idéal que les Enfants de la paix croyaient possible grâce à quatre grandes vertus : la foi, l’espérance, l’amour et la charité.
Les visiteurs entrant par la porte de l’est font face à l’échelle de Jacob, un escalier très raide que les membres de l’orchestre utilisaient pour accéder à la galerie des musiciens située au deuxième étage. La musique, qui semblait ainsi descendre du ciel, était réverbérée par l’autel et remplissait tout l’édifice. L’autel voulait rappeler aux fidèles l’arche d’alliance des Juifs. Il fut conçu et bâti par John Doan, le frère d’Ebenezer Doan, maître d’œuvre du temple. À l’intérieur de l’autel ou de l’arche, on peut voir une bible, ouverte à la page des Dix Commandements.
L’architecture du temple est inspirée de celle du temple de Salomon, telle qu’elle est décrite dans l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Les Enfants de la paix s’y réunissaient une fois par mois afin de recueillir les dons destinés à leur fonds de bienveillance. Un temps fort de ces rencontres était le moment où les membres venaient déposer leurs dons à l’autel. Ces dons servaient à financer les écoles et le refuge pour sans-abri des Enfants de la paix ainsi qu’à consentir des prêts aux membres dans le besoin.
Aux coins de l’autel se dressent quatre colonnes portant les noms des grandes vertus : la foi, l’espérance, l’amour et la charité. Elles sont entourées de douze autres colonnes portant les noms des Apôtres. Au-dessus des portes du nord et de l’ouest, on peut voir deux peintures symbolisant certaines des croyances des Enfants de la paix.
La peinture du côté nord représente une femme habillée de rouge portant deux enfants dans ses bras. Ce personnage représente une nouvelle église réunissant les Chrétiens et les Juifs. Les deux enfants figurent également dans la peinture du côté ouest, avec une colombe portant un message de paix envoyé par Dieu. Ces deux peintures sont l’œuvre de Richard Coates, qui construisit aussi les deux orgues qu’on retrouve dans le temple.
Le petit orgue date de 1820, et le grand de 1845. Tous deux furent utilisés pendant les offices du dimanche dans les deux salles de réunion, car la musique était un élément important de la prière pour les Enfants de la paix.
Il n’y a pas de bancs dans le temple, mais plutôt des chaises, ce qui permet d’y accueillir plus de 300 personnes. Le plancher est à plusieurs niveaux, afin que tout le monde puisse bien voir l’autel de chacun des quatre côtés.
Nous vous invitons maintenant à faire une promenade virtuelle à l’intérieur du temple.