William Lyon Mackenzie soulève la rébellion à Sharon
Le Haut‑Canada (aujourd’hui l’Ontario) était gouverné par une assemblée législative dont les membres étaient élus et un conseil législatif dont les membres étaient nommés. Ces deux chambres relevaient du lieutenant-gouverneur, qui était le représentant de la Couronne. Le lieutenant-gouverneur et le conseil législatif pouvaient invalider tout projet de loi proposé par l’assemblée législative. Le conseil législatif était sous le contrôle du Family Compact, un puissant groupe de privilégiés qui pouvaient agir pour limiter les droits des citoyens et de leurs représentants élus et pour soumettre la population à des impôts. En 1834, les réformistes étaient majoritaires à l’assemblée législative, et le Family Compact dominait le conseil législatif.
Pendant plusieurs années, David Willson travailla avec William Lyon Mackenzie pour promouvoir des réformes. Mackenzie était un membre élu de l’assemblée législative et le directeur du journal The Colonial Advocate. Willson et l’orchestre des Enfants de la paix devinrent des figures en vue dans des rassemblements organisés à Hope et à Toronto. Willson joua aussi un rôle essentiel dans la création de la Canadian Alliance Society, qui visait à organiser les efforts de réforme des citoyens et des législateurs.
En 1836, sir Francis Bond Head était lieutenant-gouverneur. Il prit parti pour le Family Compact en déclarant que les réformistes n’étaient pas loyaux envers la Couronne. De plus, il rejeta les propositions visant à instaurer le gouvernement responsable, un régime dans lequel il devrait obtenir l’appui de l’assemblée législative pour gouverner. Les réformistes refusèrent alors d’adopter un projet de loi visant à établir un régime de pension pour les fonctionnaires. Head leur répliqua en refusant de sanctionner des projets de loi prévoyant des projets de travaux publics. Cela entraîna une récession qui ne fit qu’accroître l’instabilité qui régnait déjà au Haut‑Canada.
À la fin de juillet 1837, Mackenzie et les réformistes mirent sur pied un comité de vigilance, qui demanda aux villes et villages d’envoyer des représentants à Toronto pour discuter de réformes. Mackenzie publia aussi leurs doléances dans son journal. Pendant ce temps, des fermiers commençaient à forger des armes et à s’exercer au tir sur cible.