Women Against the Budget
Extraits des entrevues d’histoire orale du BC Labour Heritage Centre, 2018.
Jackie Larkin (Women Against the Budget) [00:00:00] Avant la création de Women Against the Budget, il y a eu une réunion sur le Comité de chômage au sein du Conseil du travail à Vancouver. Et c’était très peu de temps après, et il y avait environ 400 personnes à cette réunion, alors il y avait déjà des mesures d’intervention immédiate. Ensuite, Women Against the Budget a été convoqué, et mon souvenir principal des réunions de Women Against the Budget a été que j’ai animé ou coanimé un certain nombre d’entre elles, et elles étaient souvent à l’église, l’Église Unie dans le quartier Downtown Eastside. Et à quel point ces réunions étaient difficiles. Elles étaient à la fois difficiles et incroyables.
Marion Pollack (Women Against the Budget, postier) [00:00:41] Je pense que c’est l’une des raisons pour lesquelles l’organisme Women Against the Budget a été créé, parce qu’ils ne parlaient pas du tout des questions liées aux femmes et le mouvement syndical non plus, comme vous le savez, les femmes étaient en quelque sorte laissées de côté ou simplement ignorées. Je me souviens d’avoir assisté à la première réunion; je ne me souviens pas qui l’avait convoquée, ni comment elle avait été convoquée. Mais, ce dont je me souviens, c’était fondamentalement une énorme, vous savez, une énorme et vaste gamme de femmes de divers secteurs. Vous savez, il y avait des femmes du milieu syndical. Il y avait des femmes de diverses organisations et nous n’avions pas toutes travaillé ensemble par le passé, alors pour moi, c’était vraiment excitant parce qu’il y avait des femmes, vous savez, avec qui j’avais travaillé, mais des femmes que je connaissais en quelque sorte, mais avec lesquelles nous n’avions jamais travaillé. Je veux dire, c’était juste une sorte de, la, l’ampleur, c’était juste comme, incroyable. C’était comme si cela me donnait un peu d’espoir.
Lorri Rudland (Women Against the Budget) [00:01:44] J’ai lu quelque part, je crois que c’était à Kinesis, qu’on avait signalé que plus de trente-cinq groupes de femmes étaient représentés. Je ne pense pas être allée au début, à la première ou à la deuxième réunion, je ne le pense pas… trente-cinq ans, je ne m’en souviens tout simplement pas. Je sais qu’à WAB j’étais, j’étais à WAB et j’ai été élue pour être leur représentante au Comité de Solidarity du Lower Mainland à un moment donné. Ils voulaient une féministe et une femme qui était favorable au milieu syndical, puis, plus tard, au Comité de Solidarity du Lower Mainland, j’ai été élue pour coprésider leurs réunions avec Al Blakey, mais c’est une autre histoire. Je veux revenir aux enjeux liés aux femmes. Comme Jackie vient de le dire, les femmes ont tendance à être les plus vulnérables, elles ont tendance à se trouver dans les échelons les plus bas de l’échelle socioéconomique. Donc, toute coupure dans les programmes de services sociaux les affecte vraiment négativement et, et je veux raconter une histoire au sujet de ma mère qui illustre cela.
[00:02:39] Ma mère était au milieu de la soixantaine, sans le sou, pauvre, et elle travaillait comme serveuse et, pour la première fois de sa vie, elle ne pouvait pas trouver d’emploi. Et donc elle a dû demander, c’était au printemps, l’aide sociale, qui aussi, en quelque sorte, enfin, elle était très désemparée à ce sujet. Mais elle a réussi à s’en sortir. Elle a reçu ce qu’on appelait la Subvention pour la participation communautaire, où vous faisiez du bénévolat dans un établissement subventionné et vous obteniez 50 $ par mois, et pour elle. Et, et elle, elle allait bien, et puis début août, elle a reçu une lettre disant que sa subvention avait été coupée. Il s’agissait de Grace McCarthy, de Grace McCarthy et du ministère des Ressources humaines. Puis, ils ont aboli le contrôle des loyers et son loyer a augmenté de 50 $. Et cela me touche encore. Elle est tombée dans une spirale émotive absolument horrible. C’était horrible à voir et j’ai passé beaucoup de temps avec elle, en fait, avant et après. Et moi, la profondeur de cette souffrance était intense. Et vous savez, nous étions tous très compatissants. Le budget lui-même était tellement draconien qu’on ne pouvait s’empêcher de compatir avec les personnes touchées. Mais de la voir et de penser à ce qui était peut-être en train de se passer dans les foyers de la province…