Négociations
Extraits des entrevues d’histoire orale du BC Labour Heritage Centre, 2018.
Hanne Jensen (limogé directeur de la BC Human Rights Branch) [00:00:00] Je savais qu’il faudrait énormément de pression pour que ce gouvernement recule. J’ai reconnu certains traits de personnalité dans le premier ministre. Le dur à cuire. Il voulait jouer aux durs à cuire et il était peu probable qu’il cède ou qu’il laisse percevoir une faiblesse. Et vraiment, je, je ne dirais pas, en termes de droits de la personne, je n’étais aucunement optimiste. Je veux dire, mais je pensais qu’il y aurait, qu’avec assez de pression, qu’il y aurait des modifications à la législation du travail. Je veux dire, je voyais vraiment que c’était là qu’il y avait beaucoup d’influence de l’autre côté. Mais pour les membres de la Commission des droits de la personne, bon, ils étaient déjà devenus des activistes et ils n’allaient pas être réinvités et ils, ils avaient fortement critiqué le gouvernement et le public. Alors c’en était fini. Et la direction venait d’être anéantie et je ne pouvais pas concevoir que des enquêteurs licenciés le 31 octobre, quoique certains d’entre eux ont pu être réassignés quelque part d’autre grâce à l’intervention du BCGEU, je ne pouvais pas imaginer qu’elle puisse se reformer.
Cliff Andstein (Négociateur en chef, BC Government Employees’ Union) [00:01:08] On savait tout simplement que ce serait insensé de s’entendre, ce serait insensé qu’on soit dans les parages si on s’entendait sans que le projet de loi n° 2 ne disparaisse. Ça a si gravement affecté nos négociations et notre droit de négocier et de représenter nos membres qu’on a clarifié le tout à la table : on ne s’entend sur rien sans que le projet de loi n° 2 ne disparaisse. Et si vous vous en souvenez, ils avaient choisi Norman Spector. Le sous-ministre du premier ministre à la table des négociations. Et il a fait son petit spectacle pour lui. C’était aussi politique ça à la table. On devait les convaincre qu’il n’y aurait pas d’arrangement.
Larry Kuehn (Président, BC Teachers’ Federation) [00:01:58] Eh bien, il y avait toute sorte de choses qui se passaient là-bas qui, vous savez quoi… une d’entre elles était une tentative de, de savoir où, où il pourrait, voyons, le gouvernement pourrait, pourrait permettre de faire marche arrière sur le projet de loi n° 3 et permettre le, voyons, le retour du droit de, d’avoir, d’avoir de l’ancienneté pour, pour les licenciements. Il, alors, il y avait des tentatives par, qui impliquaient Jack Munro, avec le Conseil d’entreprise de la C.-B. d’abord et qui essayaient d’arriver à une sorte de résolution, parce que Munro était absolument contre que, que, vous savez, qu’il y ait une grève et il faisait tout ce qu’il pouvait avec le genre d’influence qu’il avait envers une grande variété de forces dans la province pour, euh, pour s’assurer qu’il n’y ait pas de grèves. Il, ses, ses membres étaient prêts, prêts à faire la grève, mais il ne voulait pas faire la grève et il savait que si, si tout le secteur public s’y mettait, que ça attirerait le, l’IWA et aussi d’autres parties du secteur privé. Alors il y avait toutes ces tentatives de, pour, tu sais, pour trouver quelque chose qui empêcherait que, que la grève ne débute. Vous savez, la partie de la grève où où nous participerions.