Chapitre 6 – L’occupation de Tranquille
Pour certains travailleurs, les coupes budgétaires ont des conséquences pires que la perte d’un emploi.
Le 19 juillet 1983, des membres du BCGEU commencent l’occupation de trois semaines de l’Asile de Tranquille à Kamloops, après avoir appris que le gouvernement provincial avait planifié sa fermeture dans le cadre de son budget du 7 juillet. Il n’y a alors pas de plans ou de procédures mises en place quant à ce qu’il adviendrait des résidents de Tranquille, vivant avec des incapacités mentales ou physiques. Les employés, dont la plupart ont travaillé avec les mêmes résidents pendant des années, prennent eux-mêmes les choses en main.
Un drapeau syndical peint à la main est hissé, les serrures sont changées, les gestionnaires sont expulsés, et les travailleurs prennent le contrôle de l’établissement. Tous les services sont maintenus, dont le service d’incendie et l’entretien. Les travailleurs élisent un conseil, avec des représentants de chaque quart prenant des décisions démocratiquement. L’occupation dure 22 jours et arrive à son terme avec un accord passé avec le gouvernement.
Tranquille ferme définitivement ses portes en 1985, et beaucoup de résidents sont placés dans des foyers de groupe. Les travailleurs reçoivent des occasions d’emploi à d’autres établissements similaires.
Occupation Tranquille, Gary Steeves (Personnel du Syndicat des employés de gouvernement de la Colombie-Britannique)