Cultiver des connaissances
Les mains de Mary Alice Johnson et celles de jeunes gens regardant des graines de concombre.
Photographie, date inconnue
Image reproduite avec l’aimable autorisation de Mary Alice Johnson
Audio, 2019
Enregistrement mis à la disposition du public avec l’aimable autorisation de la Société historique de la région de Sooke (Sooke Region Historical Society). Ce clip audio n’est accessible qu’en anglais.
3:26
Ce clip audio est extrait d’une entrevue sur la vie et le travail de Mary Alice Johnson par Montana Stanley, responsable des collections du Musée de la région de Sooke (Sooke Region Museum). Ce clip audio n’est accessible qu’en version anglaise.
Montana : Quel est votre rôle actuel dans la communauté et comment le concevez-vous?
Mary Alice : Les gens me voient un peu comme la mère de la culture et de la production de légumes biologiques parce que je fais cela depuis longtemps. Quand on fait quelque chose assez longtemps, on se fait une réputation et, espérons-le, une bonne. J’adore le travail agricole, et j’adore l’aspect « enseignement », parce que des jeunes ont immédiatement commencé à venir à la ferme et à vouloir travailler avec moi. Et j’ai dit : Bon, je ne sais pas vraiment ce que je fais, mais tu peux le faire avec moi, alors il y a eu je ne sais pas combien de personnes qui sont venues travailler avec moi à la ferme, qui y ont habité et qui en sont venues à démarrer leurs propres exploitations agricoles. Je me vois comme une formatrice de jeunes agriculteurs, et aussi comme une productrice d’aliments à Sooke.
Montana : Quels sont les résultats, les effets de votre travail, que vous avez observés dans la communauté?
Mary Alice : Je crois que, durant ma jeunesse, les choses se sont orientées vers l’optique « de meilleurs aliments grâce à la chimie », vers la production massive, les supermarchés grande-surface, et les aliments emballés et vendus préparés. Je me souviens du premier gâteau Betty Crocker que j’ai fait quand j’étais petite. des bons aliments frais de culture locale qui ne contenaient pas beaucoup de produits chimiques… Maintenant, on peut obtenir des graines de partout dans le monde, et beaucoup de celles-ci sont des OGM. Ce ne sont même plus de vraies graines, ce sont des hybrides; elles sont coûteuses, contrôlées par les grandes sociétés, et je pense que mon rôle dans la communauté est de présenter une autre manière de faire, de montrer la valeur de la nourriture et des aliments locaux, de montrer qu’ils sont merveilleusement savoureux. Durant ma jeunesse, on mangeait très bien; ma mère jardinait et cuisinait très bien, et elle devait cuisiner pour notre famille. Nous étions neuf. Mon père pêchait et chassait, et c’est comme ça qu’on mangeait. Mais on s’est éloignés de ça, et on a commencé à manger des aliments de production de masse. Ensuite, j’imagine que lorsque j’ai vécu en Asie, j’ai mangé de très bons aliments, parce qu’on n’y avait pas encore fait la transition vers l’agriculture de masse des grandes sociétés commerciales, ce qui a évidemment changé maintenant. Donc je me vois comme quelqu’un qui défend le fort, ou comme quelqu’un qui donne un exemple de ce que peuvent goûter des aliments qui sont vraiment excellents. Je ne pense pas que, lorsque j’ai commencé, j’avais une passion particulière pour l’absence de produits chimiques dans les aliments… mais ça n’avait simplement pas de sens de mettre du poison sur la nourriture que je mangeais. Alors c’est comme si… en fait, ce sont les jeunes qui ont éveillé cette passion en moi, parce qu’ils se passionnent pour les aliments d’ici, l’acte de cultiver sa propre nourriture, les produits qui ne contiennent pas d’OGM, ainsi que la culture locale et son importance en ce qui concerne l’environnement et la lutte contre le changement climatique. L’alimentation est l’un des plus grands facteurs contribuant au changement climatique… alors où peut-on trouver de la bonne nourriture? Je pense que c’est ça, mon rôle dans la communauté.