Entrevue avec Trena Lynn
Vidéo, 2019
Vidéo rendue accessible avec l’aimable autorisation de la Société historique de la région de Sooke (Sooke Region Historical Society)
2:31
Ce clip vidéo est extrait d’une entrevue sur la vie et la carrière de Trena, faite par Montana Stanley, responsable des collections du Musée de la région de Sooke (Sooke Region Museum).
Montana (avant le début de l’extrait) : Vous avez travaillé à un projet sur ce que cela signifie que d’être de la Nation des T’Sou-ke. Pouvez-vous nous en parler un peu, nous dire comment ce projet a pris forme et expliquer ce qu’être T’Sou-ke veut dire pour vous?
Trena : Lorsque j’ai fait ma maîtrise en revitalisation des langues autochtones, dans le cadre de mon projet de fin d’études, j’ai créé un site Web, « beingtsouke.com », qui est étroitement lié à ma détermination à revitaliser ma langue T’Sou-ke et à faire partager ma culture. Je suis très active sur le plan culturel dans ma communauté — qu’il s’agisse de danse, de chant, de conduite de canot à l’aide d’une perche, ou de récolte — alors je voulais faire partager ces choses, presque comme outils d’enseignements. Par contre, je ne voulais pas parler au nom de ma Nation parce que, même si je suis de la Nation des T’Sou-ke, nous sommes tous des individus et nous avons tous notre propre expérience. Je voulais partir de la perspective de mon expérience de ce que cela signifie d’être T’Sou-ke, de ce que ça signifie pour moi. C’est comme ça que j’en suis venue au site Web « Being T’Sou-ke ». Sur ce site, il y a des photos que j’ai prises. J’ai un ami qui a fait des illustrations d’une jeune fille qui me représente, mais je ne voulais pas que mon visage ou ma personne soit un aspect dominant. Je voulais que des jeunes puissent regarder ça et s’y reconnaître. C’est pourquoi les éléments dessinés sont si importants… parce que même si je fais part de ma perspective sur l’état de femme T’Sou-ke, et si j’ai grandi dans ce contexte, je voulais toucher les jeunes enfants de façon à ce qu’ils puissent presque se voir là-dedans.
Montana : Dans la partie de l’exposition qui porte sur l’éducation, on parle un peu d’Ida. J’ai vu sur votre site qu’Ida a influencé votre style d’enseignement pour les élèves de 1re et de 2e année. Est-ce que vous voudriez nous en parler?
Trena : Ma grand-mère Ida [Planes] était une maître-enseignante, et elle a enseigné à ma mère en s’appuyant sur beaucoup de ses valeurs, et ses valeurs me sont parvenues durant le temps que j’ai passé avec elle, mais aussi par l’entremise de ma mère. Un des principes les plus efficaces est de s’assurer que les enfants restent actifs de leurs mains pendant qu’on leur enseigne — qu’ils fassent quelque chose comme du tissage, ou encore la cueillette, la préparation ou le séchage des herbes — et on peut leur communiquer des enseignements, des chansons et les leçons qui y sont liés. Une autre influence « que ma grand-mère » qu’elle a eue sur mon enseignement est de m’avoir donné ma passion pour la revitalisation des langues autochtones.