Entretien avec Eileen Pearkes – saumon
Produit par le Revelstoke Museum and Archives. Filmé par Agathe Bernard.
Eileen Delehanty Pearkes, auteure de « A River Captured », discute des événements qui ont mené à la perte du saumon dans la région.
Écran-titre : Logo circulaire sur fond noir. Le logo est une image de quatre vagues qui se transforment en épis de blé à lʼextrémité gauche. Le titre « Histoires sous la surface » apparait en lettres majuscules autour de lʼimage.
Entretien avec Eileen Pearkes – une femme blanche aux cheveux blancs qui porte des lunettes blanches, un collier en argent et une chemise rose. Elle est devant une étendue d’eau.
Logo du Revelstoke Museum and Archives dans le coin inférieur droit.
Transcription de la narration :
[Eileen Pearkes parle, assise au bord d’une rivière]
En termes de déplacement, entre l’extinction et le déplacement des peuples autochtones et le déplacement des communautés des colons résultant du Traité du fleuve Columbia, entre ces deux périodes, autour du temps de la Seconde Guerre mondiale, un autre déplacement s’est produit, à savoir le déplacement des saumons indigènes qui remontaient jadis le fleuve Columbia jusqu’à sa source. Avec ces trois espèces de poissons qui montaient la rivière, les peuples autochtones disposaient d’une source de nourriture récurrente et accessible jusqu’à Revelstoke.
Grâce à de nombreuses données scientifiques et historiques, nous comprenons aujourd’hui que le saumon est ce que l’on appelle une espèce trophique. Il s’agit d’une espèce clé qui se trouve près du sommet.
Cela signifie que de nombreuses espèces bénéficient de la présence du saumon et que le saumon dans le système, ne serait-ce qu’en frayant et en mourant, crée des nutriments dans l’eau et ensuite, lorsque des animaux les transportent hors de l’eau, ils créent des nutriments dans le système forestier. La disparition du saumon était donc directement liée aux pertes à venir. Il ne s’agissait pas d’une perte liée au Traité du fleuve Columbia, qui avait déjà eu lieu, mais c’était une de plus dans cette série de pertes et il est très important de reconnaître aussi qu’historiquement, celle-ci a été endossée par le gouvernement fédéral du Canada.
Lorsque les États-Unis ont proposé au Canada de créer des échelles à poissons au barrage de Grand Coulee, qui constituait le principal obstacle à l’époque, ils ont demandé au Canada : est-il nécessaire d’installer des échelles à poissons? Avez-vous un intérêt pour ces poissons? Et le Canada a répondu de façon catégorique : non, nous n’avons aucun intérêt pour ces poissons. Et ces décisions antérieures, jusqu’à la signature du Traité du fleuve Columbia, ont été prises avec des oeillères.
Il y avait des objectifs uniques : le saumon n’était rien d’autre qu’une ressource commerciale. L’eau n’était rien d’autre qu’une ressource hydroélectrique ou une ressource pour la gestion des crues. Et les gens n’étaient rien d’autre que des bâtons dans les roues.