Entretien avec Walter Bobicki – négociations
Produit par le Revelstoke Museum and Archives. Filmé par Agathe Bernard.
Walter Bobicki, dont la famille a été déplacée de ses terres qui étaient situées à quatre miles au sud de Revelstoke, discute du processus de négociation avec BC Hydro.
Écran-titre : Logo circulaire sur fond noir. Le logo est une image de quatre vagues qui se transforment en épis de blé à lʼextrémité gauche. Le titre « Histoires sous la surface » apparait en lettres majuscules autour de lʼimage.
Entretien avec Walter Bobicki – un homme blanc aux cheveux gris qui porte une chemise à manches courtes noire. Il est assis dans une salle d’exposition, devant un mobilier de cuisine couvert de papier peint à motif de cerise.
Logo du Revelstoke Museum and Archives dans le coin inférieur droit.
Transcription de la narration :
[Walter Bobicki parle dans une cuisine décorée à l’ancienne]
Un jour, nous avons commencé à entendre des rumeurs selon lesquelles ils allaient inonder l’endroit. Ils construisaient un barrage. Cela a duré quelques années et, tout d’un coup, un gars est arrivé, un gars en veston-cravate, disant qu’il voulait jeter un coup d’œil à l’endroit et, vous savez, ensuite ils ont envoyé des géomètres et ont vérifié les terres, etc. Et c’est là que la réalité s’est imposée : nous étions en train de nous faire racheter. Nous avons parlé d’échanger des terres dans l’Okanagan ou ailleurs. C’étaient des terres assez médiocres. Il n’y avait aucune comparaison à faire.
C’est finalement tombé à l’eau alors mon père a fini par dire : « Bon, on va vendre ».
Lorsque vous vendez à Hydro, vous ne vendez pas à bon prix, c’est plutôt ce qu’ils décident de vous donner. Certains voisins ne voulaient absolument pas déménager.
Mais ils ont trouvé des avocats et se sont battus, mais cela n’a jamais abouti à grand-chose.
Ils savaient qu’ils devaient faire leur travail et ils arrivaient et disaient « voilà ce qu’on vous propose et au revoir ». Je veux dire, c’est tout! Il n’y avait rien à dire ou à faire qui changerait quoi que ce soit. Ce n’était pas : « Allons, négocions! ». [Rires] La négociation n’existait pas à l’époque. On pouvait se passer de vous. « Vous n’avez plus de terre parce que nous allons l’inonder » et c’était leur attitude et c’est comme ça que ça s’est passé. Il n’y avait pas moyen d’y échapper comme « Bon, je ne déménage pas », parce qu’ils vont vous inonder de toute façon.
La vallée était très riche grâce à l’exploitation forestière et à l’agriculture. Toutes les communautés, d’ici jusqu’aux États-Unis, ont été détruites. Je ne pense pas que ce soit juste, mais comment arrêter le progrès? C’est ça l’affaire. Est-ce qu’on se fait dédommager ou on ne fait qu’accepter?