Entrevue avec Bruce Tillen – défricher les terres

[Bruce parle avec les bras croisés et ensuite les baisse devant lui]

Mon père et ma mère, ils ont gagné leur vie, ils avaient un camion grumier, et à un moment donné, ils ont pensé faire de notre vieille maison un genre de gîte du passant.

Ce qui aurait été formidable car nous aurions pu avoir environ 10 chambres à coucher dans cette maison, c’était une grande maison. Euh, et ça n’a jamais été une question de savoir s’ils pouvaient rester, parce que notre maison n’était jamais… il n’y avait jamais eu d’indication qu’elle allait être submergée. Probablement plus de la moitié d’Arrowhead était au-dessus de la ligne d’eau, donc ça aurait pu être sauvé et ils auraient pu construire une route ou peu importe ce qui aurait été décidé. Mais, c’était plus simple d’acheter tout le monde et de tout fermer.

Et donc, lorsque le défrichement a commencé, c’était la première confrontation avec la réalité, où, tu sais, tu verrais de beaux champs et tout d’un coup, et des arbres autour, et de la forêt et très rapidement, tout a été rasé à plat, brûlé et coupé.

Donc, au moment où il était temps de déménager, les terres avaient été en grande partie défrichées, les bâtiments disparus, c’était un bassin de poussière, et à ce stade-là, nous étions vraiment contents de partir de là, parce qu’il ne restait plus rien; plus de bâtiments et rien que des souvenirs. Et euh, j’ai ramené mes parents et quelques amis de la famille là-bas, sur un bateau remorqueur, quelques années après. Et après qu’ils soient allés là-bas, Harding Rudd a dit : « J’aurais vraiment aimé ne pas y être retourné parce que j’aurais aimé pouvoir me souvenir d’Arrowhead tel que c’était auparavant. »

Et, je pense que ce sont des facteurs sous-jacents. Beaucoup de gens, tu ne veux pas vraiment y retourner, parce que les souvenirs sont habituellement meilleurs que, parfois, quand tu y retournes et tu vois que tout ce qui reste, c’est un paysage brut, et des rochers et des bûches.