Nous avons eu de la chance – la communauté de Mount Cartier
Le dernier jour d’école, en juin 1967, les frères Brian et Ron Gawiuk quittent la ferme familiale et se rendent à pied à l’arrêt d’autobus, sachant qu’ils ne reviendraient pas au même endroit à la fin de la journée. C’était le jour du déménagement de leur maison familiale dans un nouveau coin.
Entrevue avec Brian Gawiuk – Déménager la maison (sous-titres disponibles en français et en anglais). Visionnez cette vidéo avec une transcription française.
Entretien avec la famille Gawiuk – « Nous avons eu de la chance » (sous-titres disponibles en français et en anglais). Visionnez cette vidéo avec une transcription française.
La famille Gawiuk s’est estimée chanceuse.
Elle disposait d’un autre terrain situé au-dessus de la ligne des hautes eaux proposée pour le barrage Hugh Keenleyside. De nombreuses familles de la communauté ukrainienne de Mount Cartier ont dû déménager à Revelstoke ou dans d’autres communautés. La famille Gawiuk Dennis (Danny), sa femme Marris, et ses fils Brian et Ron a eu la chance de rester près de l’endroit où Danny et ses fils sont nés et où leur famille labourait la terre depuis 1914.
Les Gawiuk ont déménagé certains de leurs bâtiments sur le nouveau site, mais pas avant que Danny ne brûle la maison en bois rond où il était né, sous le regard de ses fils. Les garçons ont aussi dû abandonner leur maison de racines d’arbre unique, construite non pas dans un arbre, mais sous les racines de deux grands arbres sur la propriété.
Brian Gawiuk Interview – Brûler les bâtiments (sous-titres disponibles en français et en anglais). Visionnez cette vidéo avec une transcription française.
Au début des années 1900, des Ukrainiens et des Polonais s’installent dans la région de Mount Cartier, au sud de Revelstoke, et crééent une communauté agricole très unie.
Ils avaient leur propre église catholique, un bureau de poste, une école et un cimetière. Ils célébraient leur culture avec un orchestre et une chorale, et s’entraidaient pour les travaux agricoles.
Avec l’inondation de la vallée, les fermes ont été abandonnées et les bâtiments ont été déplacés, démolis ou brûlés.
Les animaux de ferme ont été vendus ou abattus. Déplacés, les gens ont perdu aussi l’esprit de communauté qui leur était cher.