Ce qui est arrivé par la suite dans la région et sur l’île
Une période de mouvements de populations et d’adoptions a suivi le désastre de Gahoendoe. Une partie des survivants de la famine et des attaques haudenosaunees a émigré dans les environs de Québec, puis à Loretteville, où leurs descendants prospèrent aujourd’hui. D’autres Wendats ont rejoint les Tionontatés pour vivre plus à l’ouest avec les Algonquins dans le nord des Grands Lacs, pour devenir les Wyandots et s’établir dans la région de Windsor et de Détroit, puis en Ohio et plus tard au Kansas et en Oklahoma. D’autres encore furent adoptés par des communautés Haudenosaunees .
Réflexions Huron-Wendat (sous-titrage disponible en FR et EN) –Regarder la vidéo avec la transcription (FR)
Au tournant du XIXe siècle, des documents et des récits historiques indiquent que des familles anishinnabegs chassaient, pêchaient, cultivaient le sol et trappaient dans l’ouest de la région de Muskoka sur la rive est de la baie Georgienne. Ainsi, le chef John Aisance a conduit en 1842 sa bande à l’île Beausoleil depuis la colonie de Coldwater. Cette bande a établi une petite collectivité principalement agricole à Cedar Springs et plus au nord dans la région de la baie Beausoleil. L’établissement de Cedar Springs se composait de 20 maisons en rondins, d’une étable et d’une école. De l’agriculture était pratiquée dans les îles avoisinantes et plus de 5 000 livres de sucre d’érable étaient produits chaque année. En raison de la faible fertilité du sol, la bande a déménagé en 1857 sur l’île aux Chrétiens. L’établissement de Cedar Springs est aujourd’hui un site archéologique consistant en 25 concentrations d’artéfact associées avec des vestiges d’habitations ou des débris dispersés; le second établissement contient, en plus des traces de l’occupation au XIXe siècle, des vestiges de l’époque pré-européenne datant de 3000 ans.
La Première Nation Beausoleil habite encore aujourd’hui l’île aux Chrétiens. Elle y pratique la chasse, la pêche et la culture, en plus de metre à disposition des touristes des chalets et un port de plaisance. Alors que les îles voisines de Hope et Beckwith sont essentiellement inhabitées, l’île aux Chrétiens est florissante. Le romancier canadien Joseph Boyden a passé ses vacances sur l’île aux Chrétiens et dans ses environs, ce qui l’a sans doute incité à se pencher sur l’histoire de cet endroit et à évoquer cette période dans son récent roman à succès, acclamé par la critique, « Dans le grand cercle du monde », qui se conclut sur l’île aux Chrétiens.