Établissement de Sainte-Marie II sur Gahoendoe (l’île aux Chrétiens)
En 1649, alors que les Haudenosaunees étaient aux portes de Sainte-Marie I, les Wendats qui y résidaient encore prirent peur. Douze de leurs « intrépides guerriers » ont alors prié les pères Jésuites de leur venir en aide et de gagner l’île où plusieurs de leurs frères s’étaient déjà réfugiés. Désireux de demeurer avec leurs fidèles, les Jésuites ont accepté d’évacuer Sainte-Marie I, de l’incendier et d’établir une nouvelle mission sur l’île de Saint-Joseph.
Établissement de Ste-Marie II (sous-titrage disponible en FR et EN) –Regarder la vidéo avec la transcription (FR)
Cette île, nommée Gahoendoe par les Wendats, île Saint-Joseph par les Jésuites et, plus tard, île aux Chrétiens par des arpenteurs du XIXe siècle, se trouve à l’extrémité nord de la péninsule de Penetanguishene, près des îles Giant’s Tomb, Hope et Beckwith.
Le 14 juin 1649, un groupe de soixante Français, comprenant les prêtres, leurs assistants et des soldats, ont quitté la mission d’origine sur les bords de la rivière Wye. Après quelques jours d’un difficile voyage en canot et en radeau, ils ont rejoint le village où s’étaient établis les 300 dernières familles de Wendats.
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Ils ont choisi d’établir leur nouvelle mission sur la rive sud-est de l’île. L’emplacement était situé sur un terrain incliné vers la rive. Le bâtiment construit par les Jésuites n’étant situé qu’à 30 mètres du rivage, le sol descendant assez abruptement vers une plage sablonneuse juste devant l’ouvrage en pierre.
Établissement de Ste-Marie II Huron-Wendat (sous-titrage disponible en FR et EN) – Regarder la video avec la transcription (FR)
Ce fut un exploit remarquable d’établir cette nouvelle mission en l’espace d’un court été. Les camps Français et Wendats ont dû être entièrement construits, en prenant garde d’entreposer assez de nourriture pour survivre à un siège. Afin de protéger leur établissement, les Français ont érigé un mur d’enceinte en pierre autour d’une église, de quartiers d’habitation, d’un puits et probablement d’une étable pour le bétail, créant ainsi un « modeste fort construit selon les règles militaires ». Ils ont également fortifié le village wendat adjacent, composé de plus de 100 cabanes, au moyen d’une palissade et de bastions pour surveiller les alentours.
Une fois les quartiers d’habitation jésuites établis, le dur labeur de défrichage de l’épaisse forêt pour l’agriculture a commencé. Les Wendats avaient déjà semé du maïs, mais la sécheresse estivale avait limitée la possibilité d’obtenir une bonne récolte, si bien qu’ils avaient dû se contenter, l’été, pour survivre de racines, de fruits sauvages et de petits poissons. Seule une famille wendate sur dix avait alors encore assez d’énergie pour défricher et cultiver la terre. Par contre, il restait encore aux Français une année d’approvisionnement sur les trois ans de réserve de grains apportés de Sainte-Marie I, car le reste avait été donné aux Wendats. Les Français ont alors dépêché des émissaires chez les Algonquins afin d’acquérir cinq ou six cents boisseaux de grains de maïs et une grande quantité de poisson fumé avant les premières neiges.