Les découvertes de Peter Carruthers – la culture matérielle

Parmi les artéfacts mis au jour lors des fouilles, on a retrouvé des clous, des pointes et des broquettes forgés. Le même dépôt contenait divers articles en cuivre, en laiton et en bronze, en plus de pépites de bronze provenant d’objets ayant fondu au cours de l’incendie. Les articles de quincaillerie comprenaient des feuilles et  des barres de cerclage, des charnières, un gond, des serrures de porte vraisemblablement apportées depuis Sainte-Marie I, des bagues, une chaîne (trouvée près du puits), des anses de bouilloire et des attaches.

Sur les 523 artefacts catalogués retrouvés au cours des fouilles réalisées em 1965, on dénombre 400 clous ou fragments de clous.

Les fouilles ont également permis de découvrir deux objets européens en grès-cérame, de couleur brun pâle rougeâtre et présentant sur leur surface intérieure ce qui pourrait être une mince glaçure, ainsi que du cristal fin et du verre de bouteille soufflé, conformes à des activités domestiques et liturgiques. Trois sortes de verre ont été retrouvés parmi lesquels neuf petits fragments d’un très luxueux cristal transparent, dont le plus gros était un fragment de bordure tubulaire roulée long d’un pied et large de près d’un demi-pouce, un morceau de verre de bouteille vert jaunâtre à l’intérieur duquel on aperçoit un début de patine irisée, et cinq fragments relativement gros de verre de bouteille épais (jusqu’à un quart de pouce) d’une couleur verte bleuâtre.

Les fouilles de 1965 (sous-titrage disponible en FR et EN) – Regarder la vidéo avec la transcription (FR) 

Sept soldats accompagnaient vraisemblablement les Français qui se sont réfugiés sur l’île aux Chrétiens. Il paraît évident qu’ils aient été armés, possiblement de mousquets, mais peut-être également d’armes plus modernes telles des fusils équipés d’une platine à chenapan ou même à silex. Une pierre à fusil a d’ailleurs été retrouvée au sud du bâtiment calciné. Ce silex était de couleur caramel comme les silex français de l’époque et il avait été taillé et profondément retouché à cette fin. Un tire-bourre a également été retrouvé à proximité : en forme de tire-bouchon, il ne comportait qu’une seule volute conique. Cet outil, attaché à l’extrémité de la baguette du fusil, servait à retirer la bourre ou la charge du canon de l’arme.

Une monnaie similaire a été retrouvée sur le site de Sainte Marie II, ainsi bien que les piéces francaises de ce type n’aient eu aucune valeur d’échange au coeur du pays Wendake, cet objet fut tout de même amené et perdu sur le site.

L’une des trouvailles les plus intéressantes est une petite pièce de cuivre (d’un diamètre de trois-quarts de pouce), un double denier tournois. On a également retrouvé de la poterie autochtone, un morceau de coquille wampum et un certain nombre de billes de verre destinées au commerce. Parmi ces billes de verre, il y avait des sphériques rouges (à cœur noir), des tubulaires rouges, des ovales rouges à facettes, des sphériques bleues et des elliptiques bleues à extrémités aplaties.

Ces perles de verre, utilisées comme monnaie d’échange, illustrent certaines des premières interactions entre les colons européens et les peuples des Premieres Nations.

Les artéfacts récupérés au cours de ces fouilles ont hélas disparu quelques années plus tard dans l’incendie de l’école où ils étaient entreposés.