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Sainte-Marie I

Vers 1648–1649, la présence à Wendake des Jésuites et de leurs auxiliaires laïques avait augmenté substantiellement jusqu’à atteindre plus d’une soixantaine de Français. Cela coïncidait avec la volonté des Jésuites d’établir Sainte-Marie I le long de la rivière Wye, qui devint rapidement un établissement français habilement fortifié et doté d’une exploitation agricole. Les auxiliaires des Jésuites comprenaient, entre autres, un bâtisseur, un charpentier, un maçon, un tailleur, un bottier, un blanchisseur, un forgeron, un cuisinier, un jardinier, un apothicaire et un chirurgien. Outre des champs de maïs, la ferme, destinée à assurer leur subsistance comprenait de la volaille, des bovins et des porcs ramenés du Québec, et une parcelle de blé pour la confection des hosties. À partir de 1637, les Jésuites ont même produit du vin grâce au raisin sauvage.

Six petits fragments de grains de maïs carbonisés, de couleur noire brunâtre.

Six petits morceaux de grain de maïs carbonisé trouvés lors des fouilles de Ste. Marie I.


L’une des premières descriptions architecturales des ruines du village, fondée sur des fouilles exploratoires limitées, a été faite en 1908 par le Jésuite Arthur Edward Jones.

Carte ancienne montrant l’état des fortifications de Ste. Marie I au tournant du XXe siècle. Le fort, d’une forme rectangulaire et dotée d’une tour à chacun de ses quatre angles, est protégé d’un côté par la rivière et de l’autre par des tours fortifiées.

Description de Sainte-Marie I en 1908 par le Jésuite A.E Jones.

 

Des renseignements plus détaillés sur le plan et les bâtiments de la mission nous viennent des méticuleuses recherches archéologiques publiées en 1949 par Kenneth Kidd. Ce travail a été suivi par les fouilles de Wilfrid Jury et d’autres, plus restreintes mais très détaillées, menées au cours des années 1990. Ces dernières ont également révélé sur ce site des fragments datant des XIIIe et XIVe siècles, soit d’avant la venue des Européens, ainsi que les multiples éléments du site Heron, sur la rive ouest de la rivière Wye, habités aux XIVe et XVe siècles.

Un dessin informatisé des premières fouilles à Sainte- Marie I qui montre le pourtour presque complet du fort et de ses composantes..Dessin assisté par ordinateur des premières fouilles du Fort de Ste. Marie I. Il offre une vision presque complète du fort et des structures associées.

Carte détaillant les fouilles de Kenneth Kidd à Sainte-Marie I

 

Les travaux préliminaires de Kidd et Jury sur ce site ont permis de découvrir une palissade en bois, un ensemble de fossés internes et des fortifications en pierres plus récentes, auxquels s’ajoutent des éléments architecturaux autochtones et européens distincts. Le premier est constituée d’une maison longue, et le second, occupé par les Européens, rassemblait une chapelle, des boutiques, une cuisine, des baraques, une étable pour les animaux domestiques, un hôpital et diverses habitations. C’est grâce à ces fouilles archéologiques et cette recherche documentaire détaillée qu’ont pu être reconstruits ou recréés plusieurs des bâtiments d’origine de la mission.