Succession et nouvelle ère : Gerald Bruck prend la relève
Changement de nom, changement de garde
Suivant les tendances de l’industrie, l’usine remplace graduellement sa production d’étoffes de soie naturelle par celle de tissus synthétiques comme la rayonne et le nylon. La compagnie Bruck Silks Mills change de nom pour Bruck Mills en 1948 afin de mieux refléter cette transformation. En décembre de la même année, Isaac Bruck décède à l’âge de 63 ans. Son fils Gerald lui succède au poste de président et son deuxième fils Robert comme vice-président.
Un leader respecté
Gerald L. Bruck est né en 1915 à New York. Diplômé de l’Université de Virginie, il sert dans l’Aviation royale canadienne pendant la Seconde Guerre mondiale. En prenant les commandes de la Bruck Mills à 36 ans, il apporte un nouvel élan de modernisation qui maintient l’entreprise au sommet. Les métiers à tisser deviennent de plus en plus performants et de nouvelles méthodes de teinture contribuent à l’augmentation de la production.
Gerald Bruck se distingue par son leadership dans la défense des intérêts de l’industrie textile canadienne. Il la représente principalement à titre de président du Canadian Textiles Institute et du Silk and Rayon Institute. Patron attentif et respecté, « Monsieur Gerald », comme l’appellent ses employés, est aussi peintre à ses heures. Grand amateur d’art et collectionneur averti, il devient cofondateur du Centre d’art de Cowansville en 1956. Il restera président de la Bruck Mills jusqu’en 1973.
Robert J. Bruck, second fils de Isaac Bruck agit en tant que vice-président en charge des exportations et est membre du conseil d’administration de Bruck Mills Australia. Il est davantage présent au siège social de la compagnie sur la rue Chabanel à Montréal, où se trouve aussi le département des ventes et du marketing.
Après avoir été une pionnière dans l’industrie de la soie au Canada, l’entreprise familiale se démarque à nouveau par le recours aux techniques de tissage innovantes. Entre autres, elle est la première à utiliser la technique du gaufrage, à employer le moirage et à utiliser la sérigraphie et les métiers Jacquard.
« On faisait des produits de crêpe et de viscose et il y avait une foule d’opérations juste pour préparer le fil et l’amener au tissage. Ça prenait beaucoup de main d’œuvre et c’était une grosse partie de la production. Ces tissus-là étaient très populaires et étaient destinés surtout aux robes pour dames. »
– Gilles Daudelin, ancien employé et diplômé de l’Institut des textiles de Saint-Hyacinthe