A.C. Leighton : Enseignant au Tech
La vie d’A.C. Leighton change à nouveau à la toute fin de 1929. Lorsque le chef du département artistique de l’Institut provincial de technologie et d’art (aujourd’hui le SAIT), Lars Haukaness, décède soudainement durant un voyage de peinture en solo près de Lake Louise, le surintendant de l’Institut, le Dr W.G. Carpenter, est chargé de trouver un remplaçant. Il demande spécifiquement son avis à l’artiste Reginald Llewellyn Harvey. A.C. avait rencontré R.L. Harvey lors d’un de ses voyages précédents au Canada et les deux artistes avaient fait de nombreux voyages de croquis ensemble; c’est pourquoi Harvey suggère A.C. Leighton.
Sur la recommandation d’Harvey, le Dr Carpenter envoie un câble à A.C. à Montréal. À l’époque, A.C. accompagnait son exposition de peintures de moulins à vent et de montagnes dans les grands magasins T. Eaton Co. à travers le Canada. Lorsque le Dr Carpenter lui offre le poste de chef du département artistique de l’Institut, A.C. démissionne du CP et, au lieu de retourner en Angleterre comme prévu, il se rend à Calgary pour assumer ses nouvelles fonctions.
Lorsqu’il a annoncé la nomination, le Dr Carpenter a déclaré : « Avec M. Leighton à la tête de son département artistique, l’Institut de technologie et d’art estime qu’il peut contribuer dans une large mesure à réduire le manque d’appréciation des beaux-arts qui est évident chez la grande majorité des gens de l’Ouest ».
A.C. débute au poste le 2 décembre 1929. Il a du succès, et il revient enseigner de façon permanente au Tech l’automne suivant. L’Albertan salue cette décision : « La nomination de M. Leighton est la démonstration directe qu’un effort sérieux est déployé pour faire de Calgary un centre d’étude de l’art dans le nord-ouest [..] Il marque le début et forme le noyau d’un niveau artistique que l’on ne trouve que trop rarement dans nos centres d’apprentissage ».
Cette nomination s’est avérée judicieuse; A.C. a commencé avec cinq étudiants et en 1931, le département artistique comptait 90 étudiants. De toute évidence, il a contribué à la création du programme d’art du Tech. Ses étudiants, Bernard Middleton et Margaret Staples (née Young), ont été les premiers à y recevoir des certificats de beaux-arts.
A.C. était un professeur d’art incroyablement dévoué et accompli qui se tenait occupé avec un horaire d’enseignement à plein temps, offrant des cours du jour et du soir au Tech plus des programmes d’été. Son dévouement au travail de ses étudiants allait jusque dans leur vie personnelle. Si un étudiant avait des difficultés en dehors de l’école, A.C. faisait tout ce qu’il pouvait pour l’aider. Il donnait de son temps et parfois de son propre argent pour offrir aux élèves toutes les possibilités. La nuit, il travaillait au Tech avec des étudiants enthousiastes. S’ils manifestaient le désir de rester au studio, A.C. était le plus souvent prêt à y rester avec eux. Il s’efforçait également d’obtenir du financement extérieur pour ses étudiants.
Il était connu pour donner des conférences d’appréciation de l’art au Canadian Club afin de recueillir des fonds, et il approchait des sociétés comme Eaton et La Baie pour obtenir des bourses pour ses étudiants. « Il leur tordait le bras », a déclaré Bernard Middleton, l’un des étudiants les plus prometteurs d’A.C., qui a reçu la bourse T. Eaton.
Le style d’enseignement d’A.C. était si efficace qu’il a contribué au développement et au mentorat de certains des artistes les plus célèbres de l’Alberta. Il enseigne avec Henry G. Glyde et Nicholas de Grandmaison et sert de mentor à la génération suivante d’artistes albertains, notamment à Marion Nicoll, Bernard Middleton, Margaret Shelton et Barbara Harvey, qu’il épousera plus tard.
Pourtant, cela ne pouvait pas durer. Avec le temps, A.C. commença à ressentir le fardeau d’avoir à enseigner à plein temps tout en essayant de poursuivre sa carrière artistique. En raison de sa charge de travail, sa santé commence à décliner. A.C. prend une longue année sabbatique en 1936, avant de démissionner de son poste au Tech en 1938. Malheureusement, il n’enseignera plus jamais.
« Son succès, et son échec je suppose, en tant que professeur, c’est qu’il exigeait de chacun le même effort d’engagement qu’il attendait de lui-même ». —Barbara Leighton