A.C Leighton : ses dernières années
Ballyhamage devient un refuge bienvenu après des années de voyage. Les Leighton avaient visité la plus grande partie du Canada et du Royaume-Uni pendant leur mariage, mais en 1955, ils ont acheté ce terrain juste au sud de Calgary, en Alberta, où ils ont construit leur dernière maison. Ensemble, ils ont profité de l’inspiration des montagnes Rocheuses et de tous les autres sites à couper le souffle dans le vaste panorama visible de leurs fenêtres.
Comme toujours, la peinture reste la pierre angulaire de leur vie. A.C. arrivait à peindre ou dessiner tous les jours malgré sa santé défaillante. Il se levait tôt et écoutait de la musique classique jusqu’à 8 heures du matin. Le reste de sa journée était consacré à la peinture. Il oubliait souvent de manger parce que rien ne pouvait le distraire de son but.
L’une des commandes les plus remarquables de ses dernières années fut celle de Seagram. Cette société commanda à A.C. et à vingt-et-un autres artistes canadiens de peindre vingt-neuf villes du Canada. La collection « Cities of Canada » de Seagram fera une tournée internationale en Amérique latine et en Europe en 1953, avant de traverser le Canada en 1954. A.C. choisit de peindre Calgary au lever du soleil depuis le Rotary Park, situé au nord de la rivière Bow et surplombant le pont de la rue Centre.
Un autre événement notable se produit en 1956, lorsque les Canadian Art Galleries exposent cinquante et une aquarelles d’A.C. L’année suivante, l’Edmonton Art Gallery exposera vingt-cinq de ses peintures de la collection de J.F. Baron, président de l’Union Tractor Ltd. de l’Alberta et ami d’A.C. Il est très connu et très apprécié comme artiste.
Puis, en 1960, une des aquarelles d’A.C. remporte un prix international prestigieux. Mais ce n’est pas A.C. qui est honoré. Frederick Arthur Cane, un jeune étudiant en art audacieux, s’est introduit chez les Leighton et a volé vingt-quatre œuvres d’art. Frederick a habilement recouvert la signature d’A.C. Leighton avec la sienne et a présenté l’œuvre à une exposition à l’Art Instruction School de Minneapolis; il a remporté le premier prix. Confiant, Frederick présente l’année suivante deux des tableaux au Stampede de Calgary. Son plan est déjoué lorsque Marion Nicoll, juge du concours et amie des Leighton, qui découvre la fraude. Jusqu’à la fin, le travail d’A.C. a été respecté et reconnu.
Peu avant sa mort, A.C. a été nommé membre de l’Institut international des arts et des lettres. C’était l’une des principales sociétés savantes de son époque, comptant de nombreux écrivains, artistes et musiciens de renom. A.C. était en excellente compagnie.
Après des décennies de maladie, A.C. décède en 1965.
La vie et les actions d’A.C. ont laissé un héritage important à tous les Albertains. Depuis sa mort, plusieurs rétrospectives ont été présentées en hommage à sa longue carrière. Lorne Render a organisé la première rétrospective posthume en 1971 au Glenbow Museum. Une deuxième rétrospective organisée par Roger Boulet et l’Edmonton Art Gallery a fait le tour du Canada en 1981 et une autre exposition se tient au Whyte Museum of the Canadian Rockies en 1989. Ces rétrospectives n’ont couvert qu’une fraction de l’œuvre de sa vie.