« The Paris Crew » à destination de Paris
Source : Temple de la renommée sportive du Nouveau-Brunswick
Un titre apparait sur l’écran – Destination : Paris
Un artiste est assis sur un coffre en bois vêtu d’un complet noir et d’un chapeau haut-de-forme noir.
Sheriff Harding : Je suis Sheriff Harding, gérant de l’équipage de Carleton de Saint John. Vous savez, l’aviron peut être un sport très enrichissant, et les amateurs d’aviron qui savent quand soutenir un gagnant seront richement récompensés. Certaines personnes reconnaissent un gagnant quand ils en voient un. Alors, les gars et moi avons fait quelques investissements, et le dernier a grassement payé. Nous reconnaissons un gagnant quand nous en sommes un. Je ne l’ai pas encore dit aux gars, alors gardez le secret. (Il parle à voix basse.) Ils vont représenter le Nouveau-Brunswick à l’exposition internationale de Paris, en France! Ah, bonjour Elijah Ross.
Un autre artiste monte sur la scène. Le personnage d’Elijah Ross est habillé en costume d’époque (1867) : pantalons bruns en laine, chandail blanc en lin, bretelles brunes en cuir et bonnet d’aviron habituel de « l’équipage de Paris ».
Elijah Ross Bonjour, Sheriff Harding!
Harding : J’ai ta part des gains de dimanche dernier.
Ross : Oh, j’aime toujours avoir quelques pièces de monnaie à faire tinter dans mes pocher.
Harding sort une pile de billets de la poche de sa veste et la tend à Ross.
Harding : Eh bien, Ross, j’ai bien peur que ceux-là ne tintent pas trop!
Ross : Il est visiblement surpris.
Ayant reçu l’argent, Ross ne fait plus attention à ce que dit Harding; il continue de feuilleter les billets et de compter ses gains.
Harding : Maintenant, eh, je dois parler avec Hutton. Irais-tu le chercher pour moi? …Ross va chercher Hutton!
Ross quitte la scène pour aller chercher Hutton. Ross est parti et Hutton entre rapidement sur scène. Hutton porte le même uniforme que Ross.
Harding : Samuel Hutton. Je suis certain que tu comprends que, parfois, les voix voyagent une bonne distance sur l’eau calme.
Hutton : Bien sûr, Sheriff Harding, j’ai passé toute ma vie sur la rivière.
Harding : Eh bien, à la course, dimanche dernier, le bavardage de l’équipage pouvait très distinctement s’entendre par la foule sur la rive.
Hutton : C’est vrai?
Harding : Oui, et Fulton vous divertissait avec l’une de ces, eh, petites histoires?
Hutton : Oh, oui, haha, oh, oui!
Harding : Et l’histoire qu’il vous contait n’était pas des plus appropriées pour la gent féminine, n’est-ce pas?
Hutton : Non, monsieur, pas vraiment. Je vais lui dire de surveiller ses propos à l’avenir, monsieur.
Harding : Oui, s’il te plait. Oh, j’allais oublier ta part des gains.
Harding sort une pile de billets de la poche de sa veste et la tend à Hutton. N’ayant pas gagné beaucoup d’argent en aviron localement, Hutton prend le billet du dessus et se tourne.
Hutton : Merci beaucoup monsieur. Mme Hutton et moi-même pensons acheter une nouvelle cuisinière et ces 5 $ nous aideront.
Harding : Sam, ils sont tous à toi.
Hutton : À moi?!
Harding : Oui!
Hutton s’accroupit devant Harding, baisse la tête et commence à sangloter. Harding tapote le dos d’Hutton.
Harding : C’est bon, c’est bon, mon gars. Tu es un vainqueur maintenant, tu te souviens? Tu es un champion. Il faudra t’y habituer. Maintenant, il faut que je parle avec Price. Irais-tu le chercher pour moi?
Hutton sort de la scène pour aller chercher Price. Hutton est parti et Price entre rapidement sur la scène. Price porte le même uniforme que ses coéquipiers.
Harding : George Price
George Price : Bonjour, Sheriff Harding!
Harding : J’ai ta part des gains.
Harding sort une pile de billets de la poche de sa veste et la tend à Price. Price se baisse comiquement sur un genou et fait le signe de la croix, comme pour vénérer l’argent qu’il reçoit.
Harding : S’il te plait, lève-toi! Je voudrais te parler de notre dernière course.
Price : Ah, nous avons bien gagné celle-là!
Harding : Oui, et c’est tout à votre honneur. Tu apportes maturité, concentration et discipline; les gars ont un surplus de force et d’énergie, mais cela ne vaut rien si on ne l’applique pas dans un but précis. Félicitations. Mais, eh, je me demandais pourquoi vous avez cessé de ramer en fin de parcours.
Price : Oh, il faut parler avec Fulton à propos du rythme; on le suit.
Harding : Alors, là, le rythme qu’il imposait était…. pas de rythme du tout?
Price : Je vais chercher Fulton.
Harding : S’il te plait.
Price quitte la scène pour aller chercher Fulton. Price est parti et Fulton entre rapidement sur scène. Fulton porte le même uniforme que ses coéquipiers.
Harding : Fulton, j’ai ta part des gains.
Harding sort une pile de billets de la poche de sa veste et la tend à Fulton. Fulton arrache l’argent de la main d’Harding et commence à s’éloigner, mais se retourne lorsqu’il se rappelle qu’ils devaient parler de la course.
Fulton : Merci, Harding. Oh, tu voulais me parler de quelque chose?
Harding : Ah, oui. Je me demandais pourquoi les gars ont cessé de ramer en fin de parcours lors de notre dernière course.
Fulton : Eh bien, nous étions nettement en tête.
Harding : Oui, mais la course n’était pas finie.
Fulton : Non, j’imagine que non, mais nous étions en tête. J’aurais voulu apporter un journal ou un panier de pique-nique, ou…
Harding : Mais tu n’avais pas de journal, de panier de pique-nique ou de tricot, n’est-ce pas?
Fulton : Ma foi, non!
Harding : Alors, pourquoi avez-vous arrêté de ramer?
Fulton : Je devais m’entretenir avec un preneur de paris, sur la rive.
Harding : Et pourquoi ça?
Fulton : Je devais savoir s’il regrettait d’avoir donné à l’équipage de Carleton des chances aussi mauvaises.
Harding : Et regrettait-il de vous avoir ainsi, eh, sous-estimé?
Fulton : Il ne me l’a pas dit. Il fixait le sol en sanglotant.
Harding : Oh, Fulton, tu es d’une arrogance! Tu ne t’en tireras pas aussi facilement avec ces manigances à la régate de Paris.
Fulton : Ah non, bien sûr que non. Attends! Qu’as-tu dit? Sam, George, Elijah, l’équipage de Carleton à destination de Paris!!
Fulton est tellement content de cette nouvelle, qu’il part l’annoncer à ses coéquipiers, laissant Harding tout seul. La scène s’estompe et le logo du Temple de la renommée sportive du Nouveau-Brunswick apparait à l’écran.