« The Paris Crew », ridiculisé et victime de moqueries
Source : Temple de la renommée sportive du Nouveau-Brunswick
Un titre apparait sur l’écran : Ridiculisé et victime de moqueries
Un artiste est assis sur un coffre en bois sur une scène en bois ressemblant à un quai, sur fond de briques, qui est la façade du Temple de la renommée sportive du Nouveau-Brunswick. Sur toile de fond, on voit l’image d’un aviron vert. Sur la coque de l’aviron est écrit son nom : James A. Harding. Le personnage d’Elijah Ross est habillé en costume d’époque (1867) : pantalons bruns en laine, chandail blanc en lin, bretelles brunes en cuir et bonnet d’aviron habituel de « The Paris Crew ». Dans sa main, il tient une coupe métallique. Un homme avec une canne marche sur la scène habillé de vêtements formels et d’un chapeau de soleil blanc. L’homme a l’air très condescendant, et il conserve cet air pour la durée de la scène. L’homme fait signe à Ross, qui est assis, tenant sa coupe.
Cyril : Ton orgue de Barbarie a disparu, alors?
Elijah : Pardon?
Cyril : Oh, rien. Puis-je me présenter? Je suis partisan de l’équipage d’Oxford.
Elijah : Elijah Ross Équipage de Saint John.
Ross lui tend la main. Cyril refuse de lui serrer la main et fait quelques pas en arrière.
Cyril : Pas besoin. Alors, ton équipage est du Canada, n’est-ce pas?
Elijah : Non, du Nouveau-Brunswick. Eh bien, vous êtes du Canada maintenant. Je ne connais pas les résultats des dernières élections.
Cyril : Mais de quoi parles-tu?
Elijah : Oh, ce n’est rien.
Cyril : Alors, je crois que je t’ai vu avec tes copains de… peu importe où… sur la Seine ce matin, en pleine séance d’entrainement.
Elijah : Oui, c’était nous!
Cyril : J’ai remarqué que votre technique de rame n’est pas… disons… très orthodoxe. Vos bras allaient d’avant en arrière d’une manière frénétique; vous aviez l’air d’un quatuor de poulets roses battant l’eau.
Cyril commence à se moquer de leur technique en sautillant et en imitant un poulet battant ses ailes.
Elijah : [Toujours souriant.] Eh bien, cette technique semble fonctionner pour nous. Nous avons gagné de nombreuses courses chez nous.
Cyril : Ah, je suis certain que vous avez gagné des courses… chez vous. Et vas-tu me dire que vous avez gagné ces courses dans cette embarcation?
Cyril regarde par-dessous son épaule et utilise sa canne pour montrer l’aviron vert en arrière-plan.
Elijah : Ouais. C’est le James A. Harding. Il est magnifique.
Cyril : Magnifique, dis-tu? Il a l’air large.
Elijah : Peut-être. J’ai remarqué que vos bateaux d’Oxford sont un peu plus étroits. Chacun ses gouts.
Cyril : Et la méthode de construction est plutôt étrange. Je n’ai jamais rien vu de semblable de ce côté de l’océan. C’est comme une sorte d’étrange casse-tête chinois peint en vert.
Elijah : Il a été construit par M. Coyle. Il est un grand constructeur de bateaux.
Cyril : Et je suppose que votre M. Coyle est de chez vous, n’est-ce pas?
Elijah : Oui. C’est ça.
Cyril : Il a l’air plutôt lourd. Combien il pèse, penses-tu?
Elijah : 200 livres.
Cyril : 200 livres! Bon Dieu, c’est une barge!
Cyril : Eh bien, je suppose qu’on va vous voir à la course demain, qu’on va vous voir au départ… et peut-être à l’arrivée.
Cyril fait quelques pas en direction de Ross, toujours assis sur le coffre, et le regarde de haut, comme pour l’intimider.
Cyril : Oh, mais bien sûr, je suis persuadé que vous franchirez la ligne d’arrivée… à un moment donné!
Ross se lève et fait quelques pas en direction de Cyril pour lui montrer qu’il n’est pas intimidé.
Elijah : Je suppose qu’on devra attendre jusqu’à demain, pour voir. N’est-ce pas?
La scène s’estompe et le logo du Temple de la renommée sportive du Nouveau-Brunswick apparait à l’écran.