La ville se réjouit
À l’instant même où la nouvelle des victoires étonnantes de l’équipage de Carleton arrive aux portes de Saint John, les célébrations se multiplient dans la ville. Ces victoires ont lieu tout juste une semaine après la Confédération du Canada : les membres de l’équipage seront à jamais connus comme étant les premiers champions mondiaux du Canada.
Au Nouveau-Brunswick, comme d’ailleurs dans l’ensemble du Canada, on se réjouit puisque cette première victoire dans une compétition internationale est vue comme un bon présage pour tout le Canada.
Les célébrations officielles devront attendre presque un mois puisque les membres de l’équipage doivent encore faire le voyage de retour depuis Paris. Le 6 août, un bateau à vapeur avec, à son bord, les champions tant attendus arrive à Saint John. La nouvelle de leur arrivée se répand comme une trainée de poudre et, bientôt, des milliers de spectateurs applaudissent les membres de l’équipage de Carleton et les accueillent en héros.
Le navire accoste à Reed’s Point, où de 6000 à 7000 personnes assaillent le quai dans l’espoir de voir les rameurs. À 17h, sous les applaudissements de la foule, ils descendent la passerelle revêtus de leur uniforme d’aviron. Brandissant leurs rames, ils ont défilé dans les rues de la ville. Les musiciens du 15e régiment ont joué Hail to the Chief Who in Triumph Advanced.
(Brian Flood, Saint John: A Sporting Tradition 1785-1985)
Il y avait une belle exposition de banderoles fixées aux bâtiments publics… En soirée, des feux d’artifice, des feux de joie et des montgolfières illuminaient le ciel jusqu’à une heure tardive. Le Tout-Carleton était d’excellente humeur. Près de la moitié de la population était de ce côté du port en après-midi et en soirée.
(Daily Telegraph, 8 août 1867)
Un journaliste local résume bien Les sentiments de nombreuses personnes de Saint John : « Je ne sais pas comment la plupart d’entre vous se sentaient lorsqu’ils ont commencé, mais, même si j’avais confiance en leurs habiletés à la rame, j’avais peur qu’ils soient battus et je vous le dis, messieurs, quand la nouvelle a été envoyée par câble que nos gars avaient gagné, j’aurais pu pleurer de joie, et quand les détails de leur victoire nous ont été rapportés, je ne suis pas certain que mes joues étaient sèches. » (Morning Journal, 12 août 1867)