Saint-Jérôme et les Rolland : le début d’une belle aventure
En 1881, le curé Labelle entend parler des intentions de Jean-Baptiste Rolland de mettre sur pied une entreprise de fabrication de papier. Il s’empresse alors de lui rendre visite à Montréal pour vanter la ville de Saint-Jérôme, maintenant dotée d’un chemin de fer. L’éloquence du curé Labelle, les avantages des terrains près de la rivière du Nord et les offres du conseil municipal le convainquent sans problème. Les travaux de construction commencent rapidement pendant que son fils Stanislas part aux États-Unis pour se familiariser avec les techniques de fabrication et trouver de la main-d’œuvre qualifiée.
Douze mois plus tard, l’édifice est terminé et béni par Mgr Fabre, évêque de Montréal. En 1883, l’équipement est installé dont les machines numéro 1 et 2 et, le 18 octobre, la première feuille de papier pur chiffon est fabriquée. Il s’agit du premier papier fin de qualité supérieure produit au Canada. Au cours de cette première année d’opération, l’usine compte 49 employés, payés entre 4 et 21 cents l’heure. La production est de 4 000 à 5 000 livres de papier par jour, comparativement à celle actuelle de 450 tonnes par jour.
Les trois premières années de la compagnie ne sont pas faciles : la production est ralentie par divers accidents de parcours, les profits sont minimes et les employés ont encore beaucoup à apprendre. Cependant, la détermination de Jean-Baptiste Rolland l’amène à prendre différentes décisions qui empêchent la compagnie de péricliter. Une de ses innovations consiste à aménager son propre pouvoir d’éclairage électrique, à une époque où l’éclairage des manufactures ne se faisait qu’à la lampe au pétrole. Afin d’améliorer le rendement et suivre la demande de plus en plus importante, la compagnie acquiert, en 1885, une dynamo de la France. À l’époque, il était difficile de trouver une usine mieux équipée que celle de la Compagnie Rolland.
Description de l’usine de Saint-Jérôme – Écouter l’extrait audio avec la transcription