La grève de 1967
Réalisation : Boréalis
Invité : Lucien Rolland
Date : 11 novembre 2013
Transcription :
Lucien Rolland est assis face à la caméra.
En 1967, tous mes concurrents opéraient leurs usines sept jours par semaine, mais, à Saint-Jérôme et à Mont-Rolland, on travaillait six jours par semaine. Ça veut dire 16%, une journée sur sept, de [bullied], 16% de moins de capacité que tous mes concurrents. Il était impossible de survivre de cette façon-là. Mais, j’ai poussé le syndicat, ou l’Union, assez pour qu’ils se mettent en grève pour ne pas avoir à travailler le dimanche.
À ce moment-là, j’étais gouverneur de l’Université de Montréal. Bernard Landry et son copain, Marois, sont venus me trouver pis ils disent : « Vous avez une grève à Saint-Jérôme pour le travail le dimanche. Vous devriez avoir le travail le dimanche. Si vous voulez, on va aller à Saint-Jérôme pis on va parler à vos employés pour essayer de régler cette grève-là. » J’y dis, à Bernard Landry : « Merci, mon cher. Je vais régler ça moi-même! » [rires]. Mais je l’ai réglée, en fait. Mais j’ai commissionné Laurent Picard, qui était un gradué de Harvard pis qui était un homme extraordinaire pour régler les problèmes de personnel. Je lui ai demandé : « Fais donc une enquête, à Saint-Jérôme, à Mont-Rolland, pour savoir pourquoi ils ont fait une grève. Et son rapport a été que les employés pensaient que Lucien Rolland était quasiment le p’tit Jésus pis qu’il pouvait facilement compétitionner avec ses concurrents, même s’il avait 16% de moins de capacité. Ça a été son rapport! Alors pourquoi ils me prenaient pour le p’tit Jésus, là je peux pas vous le dire. Mais, je m’entendais normalement d’une façon extraordinaire avec eux. Je les connaissais, je leur faisais des partys de Noël, avec un orchestre, pis ils dansaient jusqu’aux petites heures dans la nuit. Mais je me mets à eux et je les connaissais. Je m’entendais très bien avec, en réalité.