Et l’aventure se poursuit à Mont-Rolland
Si les Rolland ont choisi d’installer leur usine à proximité de la rivière du Nord, ils n’ont pas été les seuls à vouloir profiter de la puissance de ses eaux. En 1902, la North River Lumber & Pulp Cie cherche à aménager une usine de pâte mécanique dans les environs de Sainte-Adèle. Pour éviter la concurrence, Stanislas Rolland achète tous les terrains concernés, agissant ainsi à titre personnel, puisque Damien, alors président, refuse que la Compagnie Rolland s’établisse plus au nord. La construction de l’usine de la nouvelle entreprise de Stanislas, Les Moulins du Nord, débute la même année, au cœur de l’emplacement qui portera le nom de Mont-Rolland de 1918 à 1997. Tout comme la Compagnie Rolland, elle est exemptée de taxes par la municipalité de Sainte-Adèle, favorisant le développement industriel de la région. Le fils de Stanislas Jean Rolland se voit confier la gérance de l’usine, avec un salaire de 10.00$ par semaine.
Les travaux sont laborieux puisque sur ces terrains, la végétation y est dense et sauvage. Il faut d’ailleurs construire un barrage en amont des chutes ainsi qu’une longue conduite afin d’amener l’eau, force motrice des machines, jusqu’à l’usine. À ses débuts, la compagnie produit principalement de la pâte mécanique, vendue à des fabricants de papier journal. Or, la demande en papier fin est si grande que l’usine de Saint-Jérôme est débordée et Mont-Rolland installe alors les machines nécessaires pour produire aussi du papier fin. En 1904, l’équipement est prêt à fonctionner et le 31 juillet, la première feuille de papier est fabriquée sur la nouvelle machine numéro 3.
En 1912, dès que Stanislas accède à la présidence, la Compagnie des Moulins du Nord est intégrée à la Compagnie Rolland qui voit sa productivité augmentée par l’ajout d’équipements et de machinerie. Cela lui permet de faire face plus efficacement à la forte demande causée par la Première Guerre mondiale. Pendant cette période, les quatre machines de la compagnie roulent à plein rendement.
En 1918, la production quotidienne de l’entreprise se chiffre à 26 000 livres, soit environ 8 à 9 fois de plus que le rendement initial.
À partir de 1975, la section du finissage est transférée à Saint-Jérôme et les deux machines cessent de produire du papier fin. Elles sont converties à la production de papier pour stratifié décoratif.