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Une fois la feuille sortie de la machine, qu’arrive-t-il?

Depuis la fondation de l’usine, les techniques rudimentaires ont largement occupé le plancher des départements de la conversion et du finissage. Une fois que le papier est sorti des machines et qu’il est séché et coupé, le travail se fait alors à plus petite échelle, par différents ouvriers. C’est d’ailleurs dans ces départements que se trouvait la majorité des employés.

Illustration en noir et blanc représentant une femme en train de compter une grande pile de papier en bas de laquelle se tiennent des hommes qui l’observent travailler.

Caricature d’une compteuse de la Compagnie Rolland, de 1936.

Les feuilles devaient avant tout être inspectées individuellement, de chaque côté, dans le but de repérer les possibles grains de poussière, trous ou plis.

Le papier était ensuite compté à la main afin d’assembler les rames, qui contenaient chacune 500 feuilles. Les compteuses les plus expérimentées pouvaient calculer entre 15 000 et 20 000 feuilles à l’heure.

 

Photographie en noir et blanc représentant une femme en train de compter une pile de feuilles.

Technique pour compter le papier.

Pour ce faire, elles avaient leur technique : il s’agit de plier un coin de la pile de papier et de l’ouvrir en éventail, d’y placer un doigt aux quatre feuilles et d’en compter 125 pour totaliser 500 feuilles. Par la suite, les hommes enveloppaient les paquets de feuilles ainsi comptées et les rouleaux de papier pour l’expédition. Un ouvrier pouvait préparer jusqu’à 400 rames et une vingtaine de rouleaux par jour.

À partir de 1970, des machines plus performantes, comme les couteaux avec compteur intégré et l’emballeuse automatique, font leur entrée, remplaçant plusieurs employés. Cependant, à cette époque, l’usine comportait tout de même environ 1 000 travailleurs, étant un des plus gros employeurs de la région. Vers la fin des années 1990, les départements de la conversion et du finissage est transféré au Centre de conversion et de transformation dans le parc industriel de Saint-Jérôme.

Photographie noir et blanc représentant deux hommes en train d’emballer des paquets de feuilles. En  arrière-plan se trouvent d’autres paquets emballés.

Emballage des rames de papier en paquets, en 1950.

 

Les femmes qui travaillaient à la Compagnie Rolland obtenaient généralement des postes au finissage du papier, soit à l’inspection ou au comptage. Elles étaient toutes jeunes, n’ayant pas encore fondé de famille. La religion étant très forte à cette époque, une jeune femme devait quitter son emploi après son mariage pour se consacrer à sa famille. Les employées de la Rolland avaient alors de nombreux prétendants et les pauses étaient souvent prises sur la « passerelle des amoureux ».

Le métier de compteuse à la Compagnie Rolland (sous-titrage disponible en FR et en EN) – Regarder la vidéo avec la transcription (FR)