Le jour du mariage : on mangeait dans la cuisine et on dansait au salon
Les plats du repas de mariage étaient ceux que les gens du coin et la famille des mariés pouvaient se permettre de confectionner, et en fonction de la saison. Il pouvait y avoir au menu de la soupe et du pain avec de la confiture de pain-de-perdrix aussi bien que de tous les mets qu’on peut servir lors d’un souper en plein air. Les gâteaux étaient préparés et offerts par les femmes de la communauté. Grace Lockyer se souvient qu’on les transportait dans une valise jusqu’à la salle des fêtes. Elle raconte comment un de ces gâteaux enfermé dans une boîte métallique a été trimbalé à coups de pied sur le sol gelé du port avant d’arriver, encore très présentable, sur la table du mariage. Ces gâteaux n’avaient rien des pâtisseries délicates que l’on prépare aujourd’hui, ils étaient plutôt du genre compact et bourrés de fruits confits.
Écoutez Grace Lockyer, avec transcription
Parfois, le souper de mariage avait lieu dans la cuisine de la mariée. Johnny Pearson se souvient : « À Merasheen, les soupers de mariage avaient lieu chez la mariée et on pouvait aller dans toutes les pièces de la maison ». M. Pearson explique que la réunion pouvait commencer dans le salon mais « avant la fin, tout un tas de gens pouvaient se retrouver dans les chambres, assis sur le lit, en train de chanter une chanson ou de raconter une histoire ».
Le jour du mariage commençait toujours par l’église et des tirs de fusil au moment où les jeunes mariés sortaient. Ensuite, les demoiselles et garçons d’honneur allaient de porte en porte pour inviter les gens au mariage. Les mariés s’installaient à la première table et seuls leur famille et amis très proches se joignaient à eux. Les meilleurs mets étaient servis à cette table mais, au cours de la soirée, la configuration évoluait, et les invités allaient et venaient à leur guise entre les danses.
Écoutez Ruby King, avec transcription
Même s’il n’y avait pas d’orchestre, on dansait quand même jusqu’au bout de la nuit. Et les enfants rentraient encore une fois aux premières heures du jour avec leurs parents après avoir dormi au son de l’accordéon et du bruit que faisaient les chaussures de danse des femmes.