Sketches et critiques de la fête des mères
Photo gracieuseté de Doreen Hayse
Doreen : Le sketch du bingo racontait l’histoire d’une femme qui avait l’habitude d’aller souvent au bingo, chaque fois qu’il y avait un bingo, que ça soit au Bight ou à Bay L’Argent, peu importe. Le soir, elle faisait la vaisselle puis s’en allait au bingo en laissant son mari s’occuper de la maison et des petits. En tout cas, un soir ils n’ont pas eu leur lait, il ne restait pas grand-chose en matière de lait, de pain et tout ça et il en voulait à sa femme de passer tout son temps au bingo. Alors quand elle rentre du bingo ce soir-là pour se coucher, il décide de lui jouer un tour. Le sketch s’appelle le Fantôme du bingo. Donc il va dans la chambre, il se cache derrière l’armoire ou autre chose et il commence à entonner : « IIIIIIIIIIIII seiiiiiize » et elle sursaute dans le lit : « Qu’est-ce que c’est? Quelqu’un a dit I 16? » « BÉÉÉÉ ciiiiinq! » d’une voix vraiment terrifiante et elle sursaute encore. Au final, elle est vraiment [paniquée et il sort de sa cachette] « un fantôme! » elle dit. « Quel genre de fantôme? » [il demande]. Enfin, comme il essaie de se remettre au lit avec elle pour la réconforter – c’est Amb qui jouait le rôle du fantôme – il se cogne contre les pieds du lit. Et lui, le lit et la femme finissent par terre…
Intervieweuse : Et ce n’était pas dans le scénario?
Doreen : Non ce n’était pas dans le scénario parce qu’Amb remet Roxanne dans le lit et il essaie de réparer le lit avec elle dedans.
Intervieweuse : Donc vous avez participé au spectacle depuis les années 1970.
Doreen : La fin des années 1970. J’ai participé à beaucoup de spectacles. Je crois que j’ai manqué une année quand j’ai eu l’opération à cœur ouvert mais j’ai fait le spectacle pendant mes trois grossesses.
Intervieweuse : Il y a eu quelques naissances pendant le spectacle de la fête des mères, n’est-ce pas?
Doreen : Oh oui, il y a toujours des bébés et des femmes qui les comparent pour savoir lequel est le plus beau. Et elles se moquent de ce qu’on dit de toute façon. Mais comme je disais, on avait des sketches sur un peu tout, sur la politique, les femmes qui tombent enceintes en passant par les gens qui en trouvent d’autres sur Internet. Toutes les situations possibles et imaginables, on est capables de s’en moquer.
Intervieweuse : Racontez-moi comment les femmes, Alice et les autres, faisaient les critiques quand elles venaient aux spectacles du vendredi soir.
Doreen : C’est ça, elles faisaient les critiques, à chaque vendredi soir, elles venaient et elles nous disaient ce qui n’allait pas, par exemple si quelqu’un portait sa robe trop court ou montrait trop de peau, ou disait des gros mots surtout si ça pouvait choquer le prêtre, tout ce qui pouvait être un affront au prêtre, elles venaient nous dire qu’il fallait qu’on rectifie ça et à la fin du spectacle du samedi, elles revenaient – on avait généralement tenu compte de leurs suggestions parce qu’on ne voulait insulter personne. Le samedi, elles revenaient et disaient : « C’était parfait, le meilleur spectacle que vous ayez jamais joué ». Et elles nous répétaient la même chose tous les ans.
Intervieweuse : Alors elles assistaient au spectacle le vendredi et le samedi? Elles assistaient aux spectacles pour enfants et pour adultes?
Doreen : Elles assistaient au spectacle du vendredi et du samedi. Elles venaient aux deux spectacles à chaque année. Mais, beaucoup d’entre elles sont maintenant décédées, et elles nous manquent, leur présence nous manque.