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Artistes en résidence

Percé a toujours joui d’une enviable réputation dans la colonie artistique, devenant tour à tour le rêve du poète, l’éden du peintre, l’inspiration du comédien. Les artistes et leurs œuvres ont contribué à promouvoir la région auprès de générations de voyageurs bien avant que la photographie ne devienne à la mode. Les premiers paysagistes canadiens ont souvent fait le trajet en direction est pour découvrir la Gaspésie.

Peu de temps après l’inauguration du chemin de fer Intercolonial, l’artiste Lucius O’Brien a été l’un des premiers paysagistes à visiter la Gaspésie. D’autres ont suivi, comme Frederick James, peintre de Philadelphie, qui s’y est fait construire une villa en 1886, avec les immenses fenêtres de son atelier s’ouvrant tout grand à la lumière. La villa James est toujours perchée près du Rocher Percé, témoignant de l’amour de cet artiste pour le paysage et sa beauté sauvage.

Photographie noir et blanc de l’artiste Suzanne Guité à l’œuvre d’un dessin avec comme modèle son mari, l’artiste Alberto Tommi. Le couple est assis au pied d’un arbre au sommet d’une montagne. Derrière eux, un magnifique paysage se dépolit, on aperçoit au bas de la montagne le village de Percé ainsi que le rocher Percé.

La photographe de mode new-yorkaise Lida Moser a photographié l’artiste Suzanne Guité faisant le portrait de son mari Alberto Tommi en 1950, du point de vue de Percé, depuis le Pic de l’Aurore.

 

Au XXe siècle, la Gaspésie a attiré une nouvelle génération d’artistes — photographes, peintres, philosophes et écrivains. Le photographe new-yorkais Paul Strand était abasourdi par la grande pauvreté de ces villages. Son amie Georgia O’Keeffe a reproduit les modestes granges toutes blanches, peintes à la chaux. Le peintre québécois Paul-Émile Borduas et l’écrivain français surréaliste André Breton ont élu domicile à Percé pour des périodes de création artistique intense. Ils étaient tous des « artistes en résidence » bien avant la lettre ! Leur œuvre en témoigne.

Artistes professionnels ou amateurs y ont trouvé quelque chose d’attrayant, qu’il s’agisse des paysages indescriptibles dans leur grandeur ou des habitants inoubliables dans leur sourire, leurs rides, leurs gestes. Quand le photographe amateur passe-t-il au statut de l’artiste ? Les albums photos des touristes racontent l’histoire de la personne derrière l’objectif et documentent ce qui a retenu l’attention. Ils nous ont laissé en héritage des enveloppes remplies de photographies et de négatifs. Il y a d’ailleurs un regain d’intérêt pour la photographie amateur, celle du quotidien qui documente les gens et les lieux.

Portrait de George Parmenter. L’homme âgé, habillé en veston cravate, se tient debout, son appareil photo à la main, près d’un poteau blanc sur lequel il est inscrit M224. En arrière-plan la plage de Sainte-Flavie et la mer.

Les albums photos de George Parmenter ont été compilés après un voyage en Gaspésie en 1947.

 

Avec ses paysages photogéniques, la Gaspésie est l’une des destinations les plus photographiées du Québec.