Les bases militaires à Terre-Neuve et au Labrador durant la Seconde Guerre mondiale
Carte :
Adaptée de Malcolm MacLeod, 1986, Peace of the Continent, Publications Harry Cuff, St. John’s, T.-N.-L.
Cette carte montre l’emplacement des bases militaires étrangères construites à Terre-Neuve durant la Seconde Guerre mondiale. À cette époque, Terre-Neuve était une colonie britannique et ne faisait pas encore partie du Canada (ceci se fera plus tard, en 1949). Au début de la guerre, les gouvernements du Canada et des États-Unis ont tous deux compris l’importance stratégique que Terre-Neuve avait pour la défense de l’Amérique du Nord et pour la lutte contre la guerre dans l’océan Atlantique et en Europe. C’est pourquoi le Canada et les États-Unis ont conclu des accords avec la Grande-Bretagne et Terre-Neuve pour construire des bases militaires à Terre-Neuve et au Labrador. Ces bases sont devenues essentielles à l’effort de guerre des Alliés. Le Canada a construit des bases aériennes à Torbay (près de St. John’s), Gander et Goose Bay. Ces aéroports avaient deux fonctions : a) servir de bases pour les patrouilles anti-sous-marines et b) servir de points de départ pour le transport des avions de guerre construits au Canada et aux États-Unis vers la Grande-Bretagne en traversant l’océan Atlantique. Pour faciliter les vols transatlantiques en hydravion, le Canada a également construit deux hydrobases, une à Botwood et une au lac Gander. Le Canada a construit des ports militaires et des chantiers navals à St. John’s et à Bay Bulls, pour desservir les navires de guerre qui escortaient les convois de navires marchands à travers l’Atlantique. Finalement, le Canada a construit des batteries d’artillerie le long des côtes de Terre-Neuve et au Labrador pour défendre des sites côtiers stratégiques, comme les mines de fer de Bell Island.
Les États-Unis ont construit une base militaire, un chantier naval et des batteries d’artillerie à St. John’s, une base aéronavale et un chantier naval à Argentia et une base aérienne à Stephenville. La Grande-Bretagne a stationné du personnel de la Marine royale à St. John’s et du personnel de la Force aérienne royale à Gander et Goose Bay.
Le Canada et les États-Unis ont aussi construit un réseau de plus petites installations militaires le long des côtes de Terre-Neuve et du sud du Labrador pour les radiocommunications navales, la navigation LORAN et les radars de défense aérienne.
La construction de toutes ces installations militaires et l’arrivée subséquente de milliers de militaires canadiens et américains ont parfois été qualifiées d’« invasion amicale » par les Terre-Neuviens et les Labradoriens.