Témoignage de John Dominie, membre d’équipage du S.S. « Caribou  »

Transcription du témoignage que John Dominie a faite auprès d’un Ranger de Terre-Neuve, le sergent N. Forward, à Port aux Basques, le 29 octobre 1942 :

John Dominie était un membre d’équipage qui se trouvait sur le pont du S.S. Caribou lorsque celui-ci a été torpillé. Voici une partie de son témoignage fait auprès d’un Ranger de Terre-Neuve, peu après le naufrage :

« J’étais à la roue quand la torpille a frappé. Je me suis rendu sur le pont du navire, à bâbord. Là, il y avait beaucoup de monde. J’ai demandé qu’on m’apporte une hache et j’ai coupé les amarres du canot de sauvetage n° 4. Le canot a été mis à l’eau. Il était bondé, tous des hommes, sauf une femme et un enfant. Le canot s’est rempli d’eau au moment où il a quitté le navire et au bout de quelques minutes, il a chaviré. Nous avons tous été projetés à l’eau. Le canot a chaviré quatre fois, perdant à chaque fois une partie de ses occupants. Nous avons finalement réussi à redresser le canot, mais les vagues déferlaient et le canot continuait à se remplir d’eau. Je me rappelle qu’au lever du jour, j’ai compté le nombre de personnes qui se trouvaient à bord du canot. Il y en avait neuf, tous des hommes. Plus tard, quatre d’entre eux sont morts d’épuisement avant que nous soyons secourus.

« La dernière fois que j’ai vu le Caribou, j’étais dans l’eau, accroché au canot de sauvetage. À ce moment-là, le Caribou était complètement submergé, sauf la partie arrière du pont du navire. Lorsque j’étais dans l’eau, les hurlements provenant du navire et des alentours étaient très forts et déchirants.

« À l’aube, j’ai vu le dragueur de mines au loin. Il se trouvait à environ un mile ou un peu plus à ce moment-là. Il nous a repêchés vers 8 heures. »

Lu par Michael Crummey.