Le destin de l’équipage du S.S. « Caribou »
Les deux tiers des 46 membres d’équipage du S.S. Caribou ont perdu la vie. La première victime, Howard Cutler était un vétéran de la bataille de Beaumont-Hamel. Il est mort en triant le courrier. Le capitaine Ben Taverner a sombré alors qu’il se tenait debout sur la passerelle de navigation de son navire. Le lendemain, des pêcheurs de Grand Bay ont trouvé son corps et ceux, meurtris, de ses fils Stanley et Harold. Ils étaient premier et troisième officiers. Le corps du second officier, James Prosper, n’a jamais été retrouvé.
La dernière fois qu’on a vu le chef mécanicien James Pike, il était sur le pont, en bras de chemise. La dernière fois que le deuxième mécanicien Thomas Moyst a été vu, il était épuisé et s’accrochait à un canot de sauvetage. Incapables de libérer un radeau, le chauffeur Freeman Skeard et le soutier Charles Ford (neveu) ont nagé chacun de leur côté jusqu’au canot de sauvetage no 2. À l’aube, ils étaient les seuls survivants des 15 membres de l’équipe de la salle des machines.
Les douze stewards ont survécu au torpillage, mais cinq sont morts par la suite avant que les secours arrivent. Harry Hann, par exemple, s’est noyé en essayant de mettre à l’eau un canot de sauvetage placé à la poupe. Bridget Fitzpatrick, pour sa part, a cédé sa place à une autre personne dans le canot de sauvetage no 4 et a ensuite péri lorsque le navire a coulé. William Currie et Alex Bateman ont survécu, tout comme William Pearcey et son fils Billy.
Seulement quatre des huit membres de l’équipage de pont ont survécu. Parmi eux, on retrouve les matelots de 2e classe Ernest et John Dominie, les seuls frères travaillant ensemble sur le S.S. Caribou qui ont eu la vie sauve. Quant à eux, les stewards William et Billy Pearcey sont le seul duo père-fils à être rentrés sain et sauf.