Protéger l’épave du S.S. « Caribou »
Les journaux de bord du NCSM Grandmère et du U-69, à la différence des outils numériques utilisés de nos jours, étaient sujets aux erreurs humaines. Le timonier du S.S. Caribou, le matelot de 2e classe Jack Dominie, avait une bonne idée de l’endroit où le traversier a été frappé.
L’épave du S.S. Caribou se trouve à environ 38 km au sud-ouest de Terre-Neuve, à une profondeur d’environ 450 mètres, mais sa localisation exacte demeure encore inconnue. Si elle était localisée, elle ne pourrait être explorée qu’à l’aide d’un sous-marin ou d’un véhicule sous-marin téléguidé (VTG).
En 1942, le capitaine Benjamin Taverner pilotait le S.S. Caribou dans le détroit de Cabot en se fiant à ses compétences, aux connaissances locales et à la chance. Aujourd’hui, les navigateurs sont capables de trouver des épaves en eau profonde, mais les navires sur lesquels ils travaillent sont équipés de sonars à balayage latéral ou multifaisceaux. Il reste à espérer que l’épave du S.S. Caribou sera localisée et protégée à titre d’épave d’importance nationale.
Le fond du détroit de Cabot abrite deux autres navires coulés par des U-boot allemands : le S.S. Waterton, et la corvette NCSM Shawinigan. À la différence du Waterton, les épaves du Caribou et du Shawinigan sont également des lieux de sépulture. Quatre-vingts navires marchands alliés, six navires de guerre de la Marine royale canadienne et quatre sous-marins allemands ont été coulés dans les eaux de Terre-Neuve et du Canada pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais aucune de ces épaves n’a été désignée comme site patrimonial protégé ou lieu de sépulture de guerre.
Des organismes comme la Shipwreck Preservation Society of Newfoundland and Labrador repèrent et documentent les épaves, et sensibilisent les gens à l’histoire de ces épaves et à la nécessité de les protéger. Les récits entourant ces navires, leur équipage et leurs passagers constituent une partie importante de notre patrimoine provincial et national.